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Traité européen: Dupont-Aignan et Marine Le Pen veulent un référendum en France

Avant d'accepter le traité budgétaire européen, instrument de discipline exigé par l'Allemagne, l'Irlande passera par la case référendum. Ce que Nicolas Sarkozy a exclu en France, soulignent Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen.
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Irlande : campagne référendaire sur le traité de Lisbonne en 2009 (AFP)

Avant d'accepter le traité budgétaire européen, instrument de discipline exigé par l'Allemagne, l'Irlande passera par la case référendum. Ce que Nicolas Sarkozy a exclu en France, soulignent Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen.

L'occasion était trop belle de placer Nicolas Sarkozy devant ses contradictions. Le candidat souverainiste à l'Elysée, Nicolas Dupont-Aignan, et celle du Front national, Marine Le Pen ont salué la décision irlandaise d'organiser un référendum sur le contraignant pacte budgétaire européen.

Un pacte inspiré par Berlin qui impose une stricte "règle d"or" budgétaire et des sanctions quasi-automatiques en cas de dérapage.

"Nicolas Sarkozy exclut un référendum sur le traité européen"

Tous deux soulignent que le président de la République brandit volontiers l'idée de référendum ... mais pour d'autres sujets, comme les conditions d'indemnisation des chômeurs.

Nicolas Sarkozy a exclu lundi de soumettre à référendum le traité européen parce que trop complexe.

"S'agissant d'un traité avec 200 articles ou 250 articles, je ne vois pas quelle question claire il y aurait". Le touffu traité européen constitutionnel avait pourtant passionné les Français qui l'avaient refusé par 54,7% des voix, le 29 mai 2005.

"L'austérité sans fin"

Pour Marine Le Pen, "contrairement à la France de Nicolas Sarkozy, l'Irlande vient de faire la démonstration qu'elle est encore une démocratie digne de ce nom, annonçant l'organisation d'un référendum sur le pacte budgétaire européen."

" Voulu par les siamois Sarkozy et Hollande, ce pacte budgétaire, s'il est adopté, privera la France de sa liberté budgétaire et l'enfermera dans le piège de l'austérité sans fin. La France doit retrouver le sens de la démocratie en prenant exemple sur l'Irlande."

"Sarkozy persiste à refuser d'organiser un référendum"

Pour Nicolas Dupont-Aignan, "cette décision irlandaise est une grande victoire pour la démocratie car enfin, un peuple européen aura son mot à dire sur cette potion amère que l'on veut nous imposer pour sauver l'euro."

"En France, Nicolas Sarkozy persiste à refuser d'organiser un référendum sur le traité. Cela n'est pas surprenant de la part du président qui a fait voter le traité de Lisbonne - avec le PS et le MoDem - en total désaccord avec le non des Français en 2005."

"Le "candidat du peuple" montre ainsi son vrai visage c'est-à-dire celui d'un président qui refuse de demander son avis au peuple sur les grandes orientations du pays".

A gauche, pas encore de réaction du PS

La décision du référendum irlandais a également été saluée par Jean-Luc Mélenchon, qui manifeste mercredi contre l'austérité dans le cadre de la journée d'action européenne.

Il a rappelé sur son blog qu'après "huit plans d'austérité successifs", la dette grecque a grimpé de 25% et le chômage a doublé pour atteindre plus de 20% des actifs".

Silence pour l'instant du côté du Parti socialiste. Son candidat à l'Elysée, François Hollande, garde un mauvais souvenir de celui de 2005 en France sur le traité constitutionnel européen, qu'il avait soutenu et qui avait vu le parti se diviser en "ouistes" et "nonistes".

Interrogé sur BFMTV le 14 février, il avait estimé que deux sujets et deux seulement justifiaient un référendum : "un changement de nos institutions majeur"; et l'Europe, "quand il y a des transferts de souveraineté importants".

Dublin a déjà rejeté à deux reprises deux reprises des traités européens (Nice en 2001 et Lisbonne en 2008), avant de se raviser à la faveur de deux autres scrutins de rattrapage en échange de concessions.

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