Tour de France des départementales : direction Alsace et PACA
Dans la région PACA, c'est surtout les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse qui occupent le devant de la scène, nous explique Hervé Vaudoit, grand reporter au service politique de La Provence.
"Dans les Bouches-du-Rhône, parce que le Parti Socialiste qui tient le département depuis la Libération, est très sérieusement menacé. Et, dans le Vaucluse parce que le Front National y est assez fort, et il fait partie des départements qui pourraient basculer au Front National, même si ce n'est pas aussi évident que cela ".
En Alsace, pas de grande révolution attendue dans les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. La stabilité est de mise, explique Dominique Young, rédacteur en chef des Dernières Nouvelles d'Alsace.
"Il y a une grande stabilité dans les deux départements depuis plus de 50 ans, où les présidents ont toujours été ou des gaullistes, ou des démocrates-chrétiens, ou des divers droite. Donc peu d'hypothèses de basculement de l'UMP vers le PS ou vers le FN. Par contre au deuxième tour, on aura beaucoup de duels UMP contre Front National ".
L'enjeu dans ces deux départements de l'Est de la France, c'est plutôt le changement des têtes, puisque les deux présidents sortants ne sont plus candidats.
Une campagne aux accents locaux….
Dans le Sud, les candidats essaient de faire campagne sur des thèmes locaux, raconte Hervé Vaudoit, "en insistant sur le fait que les élections départementales sont des élections de proximité, avec une influence importante sur la vie quotidienne des gens ".
Localement, c'est le sujet "Jean-Noël Guérini" qui l'emporte dans les Bouches-du-Rhône. "L'actuel président du Conseil général, en poste depuis 1998, et qui incarne la continuité du système mis en place par Gaston Deferre à la suite de la Libération. Jean-Noël Guérini a eu beaucoup d'ennuis judiciaires, il est mis en examen de multiples fois dans des affaires de malversation et de marchés publics truqués ".
"La campagne s'articule beaucoup autour des pro et des anti-Guérini qui se recrutent à l'UMP mais aussi au sein du PS, puisque l'ancien candidat à la mairie de Marseille, Patrick Menucci, qui a échoué l'année dernière aux municipales, a déjà dit qu'au "3e tour", au moment où il faudrait élire le président du département des Bouches-du-Rhône, il préfèrerait voter pour la candidate UMP que pour Jean-Noël Guérini, dont il avait pourtant été directeur de campagne en 2008 ."
Chez les Haut et les Bas-Rhinois, on parle beaucoup de bilinguisme, "de l'apprentissage précoce de l'allemande et du dialecte alsacien ", explique Dominique Young des Dernières Nouvelles d'Alsace.
"Une réforme a mis le feu au poudre, c'est la création des 13 grandes régions, qui va fusionner l'actuelle région Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardenne".
"On est au moins autant dans les départementales que dans les régionales du futur. L'hypothèse d'un mariage avec la Lorraine aurait pu être admise. En revanche, l'extension jusqu'en Champagne-Ardenne ne passe absolument pas. Aucun élu n'y était favorable car c'est trop loin vers l'ouest. Par exemple, on trouve plus pertinent de monter des projets scolaires et universitaires avec Karlsruhe et les villes du Bade-Wurtemberg (en Allemagne) qu'avec Reims ou Sedan '".
Et même si les candidats misent sur le local, difficile de s'abstraire du contexte national, en Alsace comme en région PACA.
Quand le national s'invite au scrutin…
La principale inquiétude des candidats, d'après Hervé Vaudoit, "c'est le niveau de l'abstention, comme partout ailleurs dans le pays ".
L'Alsace sera quant à elle une région test pour la droite. Ses deux départements sont restés à droite même lors de grandes vagues roses. L'UMP en fait donc "un enjeu de la reconquête pour être la tête de pont pour la présidentielle de 2017. Il y aura un enjeu local au niveau de Strasbourg pour savoir, dans l'agglomération strasbourgeoise, ce qu'arrivera à faire le PS pour maintenir encore un certain nombre d'élus dans la nouvelle assemblée départementale ".
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