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"Total" en Birmanie : genèse d'une polémique

L'appel de Nicolas Sarkozy au gel des investissements en Birmanie, notamment de Total, mercredi, a relancé une polémique sur les activités du groupe pétrolier dans le sud du pays. Accusé de recourir au travail forcé, il est menacé de retrait de ses activités.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©Reuters/ Stringer Shanghai)

17,4 millions de m3 de gaz produits par jour, 270 personnes employées, 1 milliard d’investissement lors de son implantation, en 1992. La présence de Total sur le champ gazier de Yadana, en Birmanie, n’est pas anodine. Pour aucun des deux pays.

Mais depuis une semaine, la population conteste, entre autre, une augmentation mystérieuse du prix des combustibles, dans un des pays les plus riches en gaz naturel. La junte au pouvoir commence à réprimer le mouvement de rébellion. Alors mercredi soir, la France, en accord avec l'Union européenne et l'Onu, cherche à sanctionner l'Etat birman. Nicolas Sarkozy, "appelle l'ensemble de ses sociétés privées, Total par exemple", à ne pas lancer "de nouveux investissements en Birmanie."

A l'exhortation du président de la République, Total rétorque qu’il n'investit plus en Birmanie, depuis environ dix ans. A ceux qui l’accusent d'être de mèche avec avec les dirigeants birmans, protégé par la junte militaire, il rappelle qu'il a lancé, en 1995, un programme socio-économique sur le parcours terrestre du gazoduc, en faveur des populations des villages riverains. "Un retrait forcé n'aurait pour effet que notre remplacement par d'autres opérateurs, probablement moins respectueux que nous d’une certaine l'éthique", affirme l'entreprise.

Ces dernières années, Total a été l'objet de plaintes de travailleurs pour mauvais traitements. En France, où le groupe pétrolier a été accusé de travail forcé, la justice a reconnu en juin 2006 l'existence de ce type de pratiques mais conclut à un non-lieu, pour des raisons de procédure.

Rama Yade, secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, souhaite rencontrer prochainement la direction Total mais ne souhaite pas le retrait du pétrolier. Une hypothèse jugée "extrême" par certains conseillers de Nicolas Sarkozy.

Les sanctions proposées par l’Union européenne, tant économiques que financières, n’occupent quoiqu’il en soit qu’une place marginale. La Birmanie commerce plutôt avec ses voisins asiatiques. 90 % des productions de gaz produits par Total sont envoyés vers la Thaïlande.

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