Tensions au sein du gouvernement après le rachat avorté de Dailymotion
Le ministre du Redressement productif s'est expliqué jeudi sur son refus du rachat de Dailymotion, filiale de France Télécom-Orange, par Yahoo!. Il a notamment pointé du doigt "la santé parfois vacillante " du géant américain de l'Internet et sa volonté d'un "partenariat à 50/50 ". Le ministre a aussi expliqué avoir pris cette décision "en relation avec Pierre Moscovici ". Ce que ce dernier a contesté.
Il ne s'agit pas d'un nouveau couac, selon la porte-parole du gouvernement. D'ailleurs, Najat Vallaud-Belkacem affirme que la position défendue par Arnaud Montebourg est celle de l'ensemble de l'équipe exécutive. L'entourage
du Premier ministre confirme également le soutien à Arnaud Montebourg. Le gouvernement est solidaire et ça ne peut pas
choquer Jean-Marc Ayrault qu'on cherche à garder des centres de décision
importants en France, explique-t-on à Matignon.
"Les ministres sont
responsables de leur département d'action, il est normal qu'Arnaud Montebourg
ait géré ce dossier" (Matignon)
Bref, pour Matignon, Arnaud
Montebourg n'aurait donc commis aucune faute.
"Un homme ingérable qui multiplie les sorties de route "
Mais cet accrochage illustre de
nouveau les tensions qui agitent Bercy sur la politique industrielle et la
brouille entre deux hommes que tout oppose. L'un, Montebourg, chantre d'une
gauche interventionniste, l'autre, Moscovici, un social-réformiste.
Le ministre de l'Economie n'a pas approuvé l'interventionnisme d'un ministre dans un montage financier d'entreprises. Un point de vue partagé, semble-t-il, au ministère de l'Economie numérique. Arnaud Montebourg est "u n homme ingérable qui multiplie les sorties de route ", selon l'entourage de Fleur Pellerin.
Avant cette polémique, il y avait eu celles sur la nationalisation de Florange, le contrôle de la BPI et la
politique d'austérité entre autres. Si l'Elysée reste pour l'instant à l'écart
de cette dispute, c'est parce que la position d'Arnaud Montebourg, "l'Etat agit,
l'Etat peut faire", peut finalement s'avérer utile à François Hollande.
Sévèrement critiqué à gauche pour
son manque de réaction face aux délocalisations ou plans sociaux François
Hollande n'oublie pas que dimanche une partie de ses électeurs va manifester
sous l'impulsion de Jean-Luc Mélenchon.
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