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Obsèques de Simone Veil : aux Invalides, une foule d'anonymes dit adieu à une "grande dame"

La famille avait souhaité une cérémonie ouverte au public. Une foule d'anonymes s'est pressée dans les galeries de la cour d'honneur des Invalides. 

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président de la République, Emmanuel Macron, et de nombreux personnalités se recueillent devant le cercueil de Simone Veil, le 5 juillet 2017, dans la cour d'honneur des Invalides, à Paris.  (ALAIN JOCARD / AFP)

Elle est venue d'Orsay (Essonne), avec à la main un cintre – symbole des avortements illégaux – agrémenté d'un portrait de Simone Veil et de photos du drapeau européen ainsi que d'une étoile juive. Arrivée avec un peu d'avance, mercredi 5 juillet, Marie-Claude a accroché son hommage fait maison aux grilles de l'entrée menant à la cour d'honneur des Invalides. Sa manière à elle de saluer cette grande figure de la politique française, morte à l'âge de 89 ans. "C'était très important pour moi d'être là", raconte Marie-Claude, qui a posé un jour de congé "exceptionnel" pour venir assister aux obsèques de l'ancienne ministre de la Santé, rescapée de la Shoah. 

Une pancarte et un cintre rendant hommage à Simone Veil sont accrochés aux grilles de l'entrée des Invalides, le 5 juillet 2017, jour des obsèques de cette figure de la politique française.  (JULIE RASPLUS / FRANCEINFO)

L'annonce de sa mort a "réveillé" Marie-Claude. "On ne porte plus le flambeau de ses combats" pour les femmes, l'Europe ou la lutte contre l'antisémitisme, regrette cette fille d'une fondatrice d'un centre de Planning familial. "Sa mort m'a ordonné de me dire que nous allions continuer" dans ce sens, explique-t-elle, avant de gagner les arcades de la cour d'honneur, où s'amassent de nombreux anonymes. 

Elle "faisait partie des immortels"

Dans les rangées, des personnes de tous les âges sont venues assister à la cérémonie officielle. "C'est l'une des premières femmes qui m'a inspirée. Ma mère m'en parlait", souligne une trentenaire. "Pour moi, Simone Veil faisait partie des immortels..."

Son cercueil, recouvert d'un drapeau tricolore, posé à même le sol, sur un simple porte-cercueil en bois verni, était bien là pour rappeler la réalité. Les yeux parfois humides, nombre d'inconnus ont écouté les hommages de ses fils, Jean et Pierre-François, puis du président de la République. Et ils ont applaudi après l'annonce de l'entrée au Panthéon de Simone Veil et de son époux

"C'est une décision symbolique. Cette femme est un symbole pour les femmes, pour la lutte et aussi un symbole de vie car elle est revenue de l'enfer", se félicite Philippe, venu avec son épouse Annie.

"Une femme extraordinaire"

Le couple savait qu'il ferait le déplacement pour les obsèques de Simone Veil. "Je tenais particulièrement à être là pour rendre hommage à cette grande dame, surtout pour son combat pour les femmes", insiste Annie, qui avait une vingtaine d'années en 1974 et se sentait "très concernée" par la bataille pour la dépénalisation de l'IVG. "Elle nous a redonné de la liberté. Je veux que mes filles se souviennent que cela n'a pas toujours existé." 

Marie-Noëlle aussi se félicite de la décision du président, pour laquelle elle avait même signé des pétitions. Venue de la Drôme, elle cherche désespérément un livre d'or pour laisser un message à celle qui fut l'une de ses "idoles". Ne pas venir était inenvisageable. "C'est important à tout point de vue : pour la lutte contre l'antisémitisme, pour le combat pour les femmes et pour l'Europe", insiste cette dame de 78 ans qui a connu, petite, la guerre. "C'était une femme extraordinaire", conclut-elle. 

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