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Silence gêné à droite après les propositions de Nicolas Sarkozy

Alors que la gauche monte au créneau contre les propositions de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux, le centre et la droite ne se précipitent pas pour soutenir le président. Seuls ses fidèles se sont fait entendre.
Article rédigé par franceinfo
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Brice Hortefeux, Christian Estrosi, Frédéric Lefebvre, Xavier Bertrand. Les barons de la “Sarkozie” donnent de la voix pour soutenir les propositions du président de la République sur la déchéance de la nationalité française pour les Français d'origine étrangère dans certains cas de violences, et les autres mesures sécuritaires annoncées. Brice Hortefeux y a même ajouté sa patte. En face, dans le camp des “contre”, le niveau de décibels est aussi dans le rouge. Martine Aubry en tête, les socialistes sont vent debout.

Entre les deux, c'est le silence. Ou presque.

Silence du côté des ministres centristes, à commencer par Hervé Morin, patron du Nouveau centre. Les villepinistes du gouvernement, comme Georges Tron, ne tiennent pas non plus à devoir s'exprimer sur la question. Pas plus que la composante socialiste de l'équipe Fillon, Bernard Kouchner en tête. François Fillon lui-même ne s'est d'ailleurs pas encore exprimé sur la question. Certains dans les rangs de l'opposition ou du centre appellent également les ministres issus de la politique sarkozienne de la “diversité” à prendre leurs distances.

Au delà du gouvernement, c'est toute la “vieille garde” de la droite qui adopte un prudent silence. Jean-Pierre Raffarin garde ses formules, Alain Juppé reste silencieux.

François Bayrou, lui, accuse Nicolas Sarkozy de faire un amalgame entre immigration et délinquance et lui reproche de jouer les apprentis sorciers avec des sujets “dangereux pour la France”. Le représentant présumé de la droite chiraquienne, Dominique de Villepin se fait aussi relativement discret. Tout au plus a-t-il condamné l'emploi du terme de “guerre” par le président de la République, le renvoyant à la rhétorique des néo-conservateurs américains, confrontés à l'échec politique. Mais réactions ou pas, Nicolas Sarkozy a réussi pour le moment à reprendre la main sur l'agenda politico-médiatique. C'est sans doute ce qu'il souhaitait. Ce qui en ressortira, nul ne peut le dire.

Grégoire Lecalot, avec agences

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