Sénat : un front UMP-PC rejette le texte sur la tarification de l'énergie

De quoi affaiblir encore plus
l'image de la majorité. Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre enchaîne couacs
sur couacs, et l'un des textes soutenu "sans réserve"
par la majorité gouvernementale vient d'être retoqué au Sénat. Il s'agit de la
proposition de loi du député PS François Brottes, envisageant un tarif progressif de
l'énergie et l'extension des tarifs sociaux de l'énergie.

"Je regrette que des élus de gauche, du groupe communiste, aient pu être instrumentalisés par la droite pour bloquer un texte de justice sociale et d'efficacité écologique" (Delphine Batho)

Ce qui a fait
flancher le texte, c'est une alliance peu ordinaire entre le PC, l'UMP et
les centristes. Une motion d'irrecevabilité a été déposée par les sénateurs
communistes et votée en Commission des affaires économiques. Elle a été votée par l'UMP et les centristes, 187 voix contre 156.

"Le gouvernement
est déterminé à faire aboutir ce texte" a déclaré la ministre de
l'Ecologie Delphine Batho. "Je regrette que des élus de gauche, du groupe communiste, aient pu être instrumentalisés par la droite pour bloquer un texte de justice sociale et d'efficacité écologique" , a-t-elle lancé provoquant
les protestations des rangs communistes.

Le gouvernement peut
maintenant convoquer une CMP (commission mixte paritaire, 7 sénateurs et 7
députés) qui soumettra ensuite ses conclusions au vote des deux chambres.

L'opposition se régale 

Il n'empêche devant cette improbable alliance, l'opposition boit du petit lait. Et fait mine de s'offusquer de la réaction de la ministre de l'Écologie. "Communistes, UMP et centristes votent ensemble une motion : il n'y a pas dans cette assemblée des pestiférés, des gens qui ne pourraient pas s'accorder sur des points qu'ils jugent essentiels ", s'est insurgé le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir.  

Pour le président du groupe UMP au Sénat, Jean-Claude Gaudin sur France 2, les socialistes devraient "adopter un peu plus de modestie " au lieu d'être "dominateurs, arrogants [et de] faire comme si nous n'existions pas ", a-t-il déclaré. "Il n'y a plus de majorité unie dans ce pays ", a affirmé enfin ce mercredi matin, l'ex-ministre UMP Nadien Morano sur LCI.