Seine-Maritime : Laurent Fabius devrait mettre sur orbite Guillaume Bachelay
Le numéro 2 du gouvernement, Laurent Fabius, a fait campagne ce week end chez lui en Seine-Maritime avec son suppléant Guillaume Bachelay qui semble assuré de pouvoir lui succéder à l'Assemblée.
Laurent Fabius, toujours élu très facilement dans sa circonscription, la 4e de Seine-Maritime, devrait mettre sur orbite son suppléant, Guillaume Bachelay qui devrait siéger à l'assemblée, Laurent Fabius étant ministre.
Sur le tract électoral distribué samedi matin à la foire de Caudebec-lès-Elbeuf, les deux hommes posent côte à côte. "Laurent Fabius. Guillaume Bachelay. Votre équipe", peut-on lire. C'est donc en tandem que les deux hommes, qui travaillent ensemble depuis 1997, parcourent la 4e circonscription de Seine-Maritime (modifiée par le redécoupage), en cette journée ensoleillée.
Fabius élu depuis 1978
Le premier, 65 ans, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Ayrault, n'en est ni à son premier portefeuille, ni à son premier mandat de député, mais affirme à l'AFP avoir toujours besoin de "tirer sa légitimité du suffrage universel". Laurent Fabius est en effet élu de cette circonscription depuis 1978.
Il a toujours obtenu des scores extrêmement larges : 67,5% en 2007, 68,1% en 2002, 72,9% en 97...
Le second, 37 ans, adjoint au maire de Cléon (une des villes de la circonscription), secrétaire national du PS à l'Industrie, est l'une des figures montantes du PS. Responsable du projet socialiste pour la présidentielle 2012, il vient également d'être désigné par Martine Aubry, l'un des trois porte-parole de la campagne du parti pour les législatives.
"Bonjour... vous connaissez Guillaume, il va être mon suppléant !", lance Fabius, veste à carreaux, cravate à pois, aux habitants qui viennent le saluer. Une femme a un problème de logement ? C'est Bachelay, pantalon beige, chemise bleue, qui prend les numéros de téléphone.
"l'une des cinq circonscriptions les plus ouvrières de France
Dans ce bastion socialiste, "l'une des cinq circonscriptions les plus ouvrières de France" et parmi les plus industrialisées (Renault Cléon, Petroplus), M. Fabius semble assuré, sauf événement inattendu, d'être réélu. Et donc de laisser son fauteuil à l'Assemblée nationale à son suppléant.
"Je suis optimiste", confie-t-il à l'AFP, affirmant que la plupart des maires de sa "circo" - le soutiennent dès le premier tour. Le 6 mai, François Hollande a receuilli près de 64% des voix. Sur sept candidats se présentant, cinq sont de gauche.
"Je n'ai pas d'inquiétude sur le résultat mais à condition que les gens aillent voter", reprend-il. Et durant toutes leurs visites, de bric à brac en marchés et exposition de nouvelles rames de métro rouennais, le tandem n'a qu'un message à l'égard des militants. "Faites le maximum pour que les gens aillent voter. Car tout dépendra de la mobilisation", dit Fabius.
Bachelay dans la campagne de Hollande
"On n'a pas voté Hollande en mai pour avoir Copé en juin. Donc maintenant, deuxième couche", renchérit Bachelay qui a animé la cellule "riposte" de la campagne de François Hollande et est connu par son sens des formules assassines à l'encontre de ses opposants. Il a écrit plusieurs livres
Certains dans leur entourage n'excluaient toutefois pas une réélection du député sortant dès le premier tour, ce que l'intéressé dément: "cela reste difficile".
Le Front de Gauche (FG) espère un bon score. "Les électeurs n'ont rien à craindre de voter FG, car il n'y pas de danger de droite dans cette circonscription", affirme le communiste Patrice Dupray, interrogé par l'AFP. Le 22 avril, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 14,7% des voix dans la circonscription.
Quel sera le score du FN représenté par Nicolas Bay, membre de la jeune garde frontiste ? Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen a réalisé 19,24% des suffrages.
Le candidat du Nouveau centre, Franck Meyer, dénonce le fonctionnement "en réseau" du PS aux différents échelons du territoire. Pour lui, M. Bachelay est le "dauphin", qui "se présente dans l'ombre de Fabius".
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