Ségolène Royal appelle au "dépassement" du PS
Boudée par les éléphants et éléphanteaux du parti socialiste, la fête de la fraternité avait un air de one woman show. Ségolène Royal a voulu renouer avec ses accents de madone en appelant à déborder le parti, puisqu'elle n'a pas pu le prendre : “Oui, tous ensemble, nous accompagnerons le dépassement du Parti socialiste. Nous créerons ce mouvement puissant et accueillant que le pays attend”, prophétise-t-elle, devant 3.000 militants qui l'ont accueilli aux cris de “Ségolène présidente !”.
Dans la capitale de l'Hérault, pas de trace Manuel Valls ou de Vincent Peillon, qui ont préféré se faire excuser. Absents dans la salle, ils figurent au casting du discours sous l'appellation “quelques notables de la politique, en attente de jours meilleurs”. De ce désert socialiste, abondamment commenté dans les médias, la présidente de Poitou-Charente se gausse et dénonce un “microcosme parisien, dérouté par (sa)
liberté de ton, par (son) refus de (s') assujettir à leurs codes, à leurs
compromissions”.
Sans faire d'allusion à la polémique sur la fraude au PS, qui alourdit l'atmosphère après la sortie d'un livre sur la question, elle a tourné ses batteries vers le locataire de l'Elysée, dénonçant les “vrais privilégiés qui prospèrent”, avec “la connivence, les réseaux de relation (qui) les protègent”, le pouvoir qui “nous abandonne et nous laisse seuls dans l'adversité”, évoquant “tout un peuple abandonné en quelque sorte par ses dirigeants”. Elle est sur ce chapitre revenu sur les suicides à France Telecom.
“On ne peut pas moraliser le capitalisme au G20 et protéger à l'Assemblée les niches fiscales et le bouclier fiscal”, lance-t-elle, appelant ses partisans à former “l'avant-garde d'une nouvelle forme d'action solidaire”.
Grégoire Lecalot, avec agences
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