Sarkozy veut "rétablir la confiance" avec l'Angola
Contrairement à de précédentes visites, effectuées dans des pays africains "amis" comme la Tunisie, le Tchad ou le Sénégal, Nicolas Sarkozy est ce matin à Luanda, la capitale de l'Angola, pour une visite de quelques heures conforme à une promesse faite en septembre dernier au président José Eduardo Dos Santos. Avec l'intention de "réchauffer" des liens mis en pointillés depuis une dizaine d'années.
En cause, cette enquête sur des ventes d'armes réalisées entre 1993 et 2000 à destination du président angolais de l'époque, en guerre contre les rebelles menés par Jonas Savimbi.
_ "L'Angola a été traité de manière indigne, accusé de trafic d'armes alors qu'il s'agissait d'acquisitions régulières d'armements par un Etat légitime et souverain", s'offusquait récemment le ministre angolais des Affaires étrangères Joao Miranda.
Le procès de cet "Angolagate" doit par ailleurs s'ouvrir le 6 octobre prochain. Sont poursuivies 45 personnes, dont Charles Pasqua, Pierre Falcone, Jean-Christophe
Mitterrand ou Arcadi Gaydamak. Les ventes d'armes, qu'on soupçonne d'avoir été réalisées sans l'assentiment du gouvernement français, auraient atteint la somme de 791 millions de dollars.
Au-delà de l'aspect "business" et des contrats prêts à être conclus, la diplomatie française souhaite mettre en avant des relations "décomplexées" avec des pays africains, alors que la rupture avec le système de la "Françafrique" (affaire Bongo/Bockel récemment) peine à se matérialiser.
Cela étant, un certain nombres de patrons du CAC 40 accompagnent le Président pour ce déplacement. Thales, par exemple, devrait signer un accord d'environ 150 millions d'euros sur les télécommunications angolaises. Total doit annoncer la construction de quatre lycées. La France et l'Angola doivent parapher un accord-cadre sur la protection des investissements.
Matteu Maestracci avec agences
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