Roms, sécurité : des états d'âme dans l'équipe gouvernementale
Hervé Morin, ministre de la Défense : "la délinquance, ce n'est pas l'immigration"
C'est lui le premier, ministre de la Défense, qui a quelque peu marqué sa différence, et illustré par l'ironie son malaise face à la question des Roms.
_ À l'occasion de l'université d'été du Nouveau Centre dimanche, il s'est amusé à lire la lettre d'un "ami musulman" "fier" de passer le relais aux Roms "comme boucs émissaires et responsables de tous les maux en France".
Le centriste annonce alors qu'il sera "bientôt temps de retrouver une pleine liberté de parole ". Certains de ses proches, comme Charles de Courson, lui auraient d'ailleurs conseillé de devancer l'appel. Que nenni.
_ En attendant, il risque de se faire remonter les bretelles pour avoir ainsi laisser poindre ses états-d'âme. François Fillon s'est ainsi dit surpris hier matin de ces propos, avant d'ajouter qu'il aurait "l'occasion d'en parler" avec son ministre...
Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, "le cœur serré" par la situation des Roms
"Démissionner, oui, j'y ai pensé", a t-il confié hier matin, avant de se reprendre : "C'est important de continuer. S'en aller
c'est déserter, c'est accepter".
Le ministère ou les principes ? L'ex-French Doctor s'est dit "choqué" par certains aspects du virage sécuritaire de gouvernement. Mais il semble avoir choisi la politique des doigts croisés : au sujet des modalités de déchéance de la nationalité française, il déclarait hier soir sur France 5 : "J'espère que cela sera réservé (...) pour des occasions absolument
exceptionnelles. Je l'espère, je l'espère, je l'espère."
Télézapping : Les états d'âme de Bernard Kouchner
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Fadela Amara, la secrétaire d'État chargée de la ville, "contre" l'élargissement de la déchéance de nationalité
La législation actuelle, qui prévoit cette déchéance de la nationalité française pour les seuls auteurs d'actes terroristes, est pour elle suffisante.
_ La secrétaire d'État a aussi déclaré ce matin à la radio qu'elle était opposée aux expulsions de Roms, pour avoir "toujours milité contre les expulsions".
Position difficilement tenable que la sienne. Démissionner alors ? Pas question : "Je reste au gouvernement parce que j'ai une mission que m'a confiée le
président de la République de transformer les banlieues", a-t-elle conclu.
Autant de fausses notes, à quelques semaines du remaniement annoncé pour octobre. Mais, selon Claude Guéant, il pourrait être repoussé à novembre. Un délai peut-être encore trop long, pour ceux qui ne demandent qu'à prendre l'air, tels Dominique Bussereau, secrétaire d'État chargé des Transports et UMP pur jus. Il a clairement fait savoir cet été qu'il souhaitait retrouver les bancs de l'Assemblée, pour s'occuper de son département, la Charente-Maritime.
Cécile Quéguiner, avec agences
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