Révélations en marge de l'affaire Bettencourt et réactions en cascade
Hier, sur France Info, Claude Guéant, le ministre de l'intérieur, a confirmé que la DCRI avait bien réalisé des "repérages de communications téléphoniques"... "Ce qui est tout à fait différent d'écoutes", a-t-il cependant précisé.
Suite à cette série de révélations, François Hollande, en meeting hier soir à Colombes (Hauts-de-Seine), a dénoncé la faillite de la "République irréprochable" promise par Nicolas Sarkozy en 2007. "Quand on apprend à la lecture d'un livre qu'il y aurait une sorte de cabinet qui aurait comme mission de faire pression sur des magistrats haut placés ou d'utiliser les services de police pour aller chercher les communications entre tel ou tel organe de presse,
De son côté, Manuel Valls estime que ces écoutes qui ne disent pas leur nom relèvent de l'affaire d'Etat. "Dans tout autre pays, les hauts responsables de la police et du renseignement intérieur auraient déjà dû démissionner (....) Quand, dans une République, on ne respecte pas la loi, on est sanctionné", a réagi le député-maire d'Evry (Essonne) ce matin sur Radio Classique. "La loi de 1991 prévoit cinq motifs pour justifier les écoutes téléphoniques ou des demandes de listing d'appel (...), a-t-il ajouté. L'affaire Bettencourt n'obéit à aucun de ces motifs", a ajouté le candidat à la primaire socialiste.
Réaction également à droite. Interrogé hier soir par nos confrères de RTL, le député UMP de Paris Bernard Debré a jugé "intolérable d'étudier, de fliquer les journalistes", tout en disant ignorer si la pratique était "légale ou pas". "Nous avons des antécédents puisque François Mitterrand l'avait fait. Ce n'est pas un excuse", a conclu le parlementaire.
Outre le fait que le contre-espionnage ait pu espionner un journaliste du Monde pour identifier ses sources dans l'affaire Bettencourt, les révélations contenues dans l'ouvrage signé des journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet, animent évidemment le débat présidentiel. Dès la publication de l'ouvrage mercredi, Martine Aubry a appelé à l'ouverture d'une enquête tandis que Ségolène Royal a fustigé un "Etat corrompu".
Après la publication du livre, le témoin en question, à savoir l'ancienne infirmière de Liliane Bettencourt, a démenti, affirmant qu'elle n'avait "pas parlé de remises d'enveloppes à Nicolas Sarkozy, ni à personne d'autre", à la juge Prévost-Desprez ou à sa greffière. Une accusation démentie aussi par l'Elysée.
Cécile Mimaut, avec agences
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