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Cafouillages à l'Assemblée : François de Rugy dénonce une "forme de bizutage fait par d'anciens députés"

Les critiques se multiplient ces derniers jours contre l'organisation des débats à l'Assemblée nationale. Plusieurs groupes de l'opposition dénoncent "un amateurisme" dans les rangs de la majorité. Le président de l'hémicyle se défend sur franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François de Rugy, député de Loire-Atlantique, élu avec l'investiture de La République en marche (LREM), invité de franceinfo jeudi 22 juin (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Depuis plusieurs jours les critiques se multiplient contre l'organisation des débats à l'Assemblée nationale. Comme Delphine Batho, députée Nouvelle Gauche, le président du groupe LR, Christian Jacob, a notamment critiqué l'absence pendant ces débats houleux du président de l'Assemblée nationale François de Rugy. Celui-ci se défend sur franceinfo et estime que les incidents de séance font "partie d'une certaine tradition parlementaire que certains députés veulent entretenir".

franceinfo : Êtes-vous dépassé ?

François De Rugy : J'ai l'habitude de l'Assemblée nationale, j'y ai siégé pendant deux mandats avant d'en devenir le président. Des séances houleuses, j'en ai vues. Des incidents de séances, j'en ai vus. Ils étaient provoqués volontairement par des députés de l'opposition, quelle que soit l'opposition. Malheureusement, cela fait partie d'une certaine tradition parlementaire que certains députés veulent entretenir. C'est un jeu classique entre l'opposition et la majorité. À l'Assemblée nationale, et ça c'est nouveau, il y a cinq groupes d'opposition. Il y a une forme de surenchère entre ces groupes. Parlons aussi du fond. Beaucoup de députés ont un avis très tranché sur ce texte, qui porte notamment des enjeux de statut du député.

On vous reproche votre absence, où étiez-vous ?

La bonne foi n'est pas toujours la qualité la mieux partagée dans les débats politiques et parlementaires. Christian Jacob n'a pas cherché à me joindre hier soir [jeudi 27 juillet]. S'il l'avait fait, il m'aurait joint sans aucun problème de même qu'il m'a joint ce matin et que nous nous sommes parlés. J'ai suivi la séance avec le vice-président, il a fait respecter les règles. J'ai présidé, depuis le 27 juin, près de 48 heures de débat. Aucun de mes prédécesseurs n'a eu un tel engagement dès le début du mandat. Par ailleurs, il y a six vice-présidents et vice-présidentes qui se partagent la présidence de séance en plus de celles que je préside.

Un administrateur a dû murmurer à Danièle Brulebois, vice-présidente, ce qu'elle devait dire au perchoir. Sont-ils prêts, à la hauteur ?

Le gouvernement a demandé à l'Assemblée nationale d'examiner un certain nombre de textes. Nous le faisons sur les sujets qui sont controversés depuis toujours. Ils font l'objet de débats controversés en séance, ça semble logique. L'Assemblée nationale a été renouvelée à 72%, il y a donc une période, parfois, de rodage. Il y a aussi une forme de bizutage fait par des anciens ou anciennes députés. Je pense qu'on pourrait s'en passer pour avoir une bonne tenue des débats de l'Assemblée nationale.

 

Comprenez-vous que pour le grand public, qui voit ces images, le spectacle est pathétique ?

J'ai la conviction qu'il faut transformer le fonctionnement de l'Assemblée nationale et la procédure législative. Dans ce débat qui dure depuis plus de 37 heures, il y a eu près de six heures de débat préalable avant que l'on examine les articles. Dans le groupe socialiste de madame Batho, qui est très présente dans le débat et qui a des idées qui vont plutôt dans le même sens que la majorité, il y a d'autres députés qui ont d'autres points de vue. L'opposition a eu plus de 70% du temps de parole dans ce débat.

Fallait-il aller si vite pour examiner la loi ?

C'est une question légitime, mais s'il n'y avait pas eu de séance extraordinaire, on aurait dit que la majorité ne veut pas se mettre au travail. Je soutiens tout à fait la volonté du gouvernement de tenir un certain nombre d'engagement dès après les élections législatives. Les deux textes qui sont étudiés à l'Assemblée nationale, la loi travail par ordonnances et la moralisation de la vie publique, avaient été annoncés par Emmanuel Macron pendant sa campagne. Le texte de la loi qui porte sur la lutte contre les conflits d'intérêts et pour la transparence de la vie publique avait été rendu public avant les législatives. Nous nous étions engagés à le mettre en œuvre au plus et nous le faisons.

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