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Vidéos "Incompréhensible", "ahurissant"... Quand les députés s'insurgent du déroulé des débats à l'Assemblée

Des députés de l'opposition, mais aussi du MoDem, ont vigoureusement critiqué la manière dont des présidents de séance LREM ont organisé les débats sur la loi de moralisation de la vie publique.

Article rédigé par franceinfo
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La députée socialiste Delphine Batho, à l'Assemblée nationale, le 25 juillet 2017. (MAXPPP)

Les débats sur la loi de moralisation de la vie publique ne se déroulent pas dans un climat très serein à l'Assemblée. Mardi 25 juillet, et la veille, certains députés ont vigoureusement protesté sur la manière dont se déroulent les discussions sur le sujet. En cause : les premiers pas (très) maladroits de deux présidentes de séance qui ont notamment refusé la parole à des députés de l'opposition et aussi du MoDem. Franceinfo revient sur ces échanges houleux, bien loin de la "bienveillance" prônée par Emmanuel Macron

Quand Delphine Batho recadre la présidente de séance

Il est un peu plus d'une heure du matin à l'Assemblée lorsque les choses dérapent. Danielle Brulebois, députée La République en marche du Jura fait son baptême du feu en tant que vice-présidente de l'Hémicycle. Le ton monte lorsque vient l'examen des amendements sur le casier judiciaire vierge pour les élus. La présidente refuse alors de donner la parole aux députés. "J'ai donné la parole à tous les groupes, je suis allée bien au-delà du règlement", se justifie-t-elle, ce qui a pour don d'agacer les parlementaires.

Hésitante, demandant "de l'aide" à son collègue derrière, Danielle Brulebois se voit obliger de laisser s'exprimer les députés pour des rappels au règlement. "Madame la présidente. Dans notre Assemblée, il y a des règles dans la discussion des articles et l'ordre d'appel des amendements, critique la députée PS Delphine Batho. On est dans un débat de moralisation de la vie publique. Et franchement, délibérer dans des conditions de débat pareil est proprement ahurissant." 

Quand Jean-Louis Bourlanges quitte l'Assemblée après s'être vu refuser la parole

La nuit n'a visiblement pas suffi à calmer les esprits. Mardi après-midi, l'Hémicycle est de nouveau bouillant. Et c'est Jean-Louis Bourlanges, député MoDem, élu sous l'étiquette La République en marche, qui en fait la démonstration. L'ancien eurodéputé de 70 ans ne se laisse pas impressionner et s'est rapidement agacé d'être privé de temps de parole par Carole Bureau-Bonnard (LREM) sur un amendement Nouvelle Gauche, au motif qu'il avait "déjà eu deux prises de parole". 

"Madame, je suis désolé, vous m'aviez fait signe que vous me donneriez la parole, pourquoi vous ne me la donnez pas ?", s'émeut Jean-Louis Bourlanges. Une prise de parole qui ne fait pas plier la présidente de séance. Face à cette intransigeance, l'élu des Hauts-de-Seine quitte alors les bancs de l'Assemblée. Un départ commenté d'un simple "Bah, il part..."

La grosse colère d'André Chassaigne sur le déroulé des débats

"Vraiment, ça devient pénible. Ca devient pénible !" S'il n'a, lui, pas quitté l'Hémicycle, André Chassaigne, chef de file communiste, a fait tonner sa voix grave sur les bancs de l'Assemblée. "Vous menez ces débats d'une façon incompréhensible !", a-t-il critiqué à l'adresse de Carole Bureau-Bonnard. "Non seulement, on a affaire à un rouleau compresseur où l'opposition ne peut pas s'exprimer correctement (...) mais en plus de cela, il y a une confusion qui, à mon avis, est une confusion entretenue", a-t-il ajouté. 

Fait rare, l'élu communiste a été rejoint par le député Les Républicains Philippe Gosselin qui s'est exclamé : "Ici on n'est pas dans une phase d'apprentissage, on fabrique la loi."

François de Rugy intervient et reprend le perchoir

Après une nouvelle suspension, le président de l'Assemblée François de Rugy a repris le "perchoir" peu avant 17 heures pour tenter de ramener la sérénité.

"Je rappelle que la discussion commune est une manière tout à fait habituelle d'organiser", a-t-il expliqué, ajoutant : "J'ai bien vu la demande de parole, je vais leur donner la parole tout à l'heure." 

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