Lobbyiste, la nouvelle secrétaire d'Etat à l'Ecologie ? "On l'évaluera sur les carburants à l'huile de palme"
Certains écologistes regrettent l'entrée au gouvernement d'Emmanuelle Wargon, passée par le groupe Danone, qui défendait l'été dernier encore l'huile de palme. D'autres se montrent plus prudents.
Plusieurs élus et militants écologistes, comme Yannick Jadot ou Corine Lepage, critiquent les propos tenus par Emmanuelle Wargon en juillet derniers lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. L’ancienne directrice des affaires publiques de Danone, nommée mardi 16 octobre secrétaire d'Etat à l'Écologie, pesait ses mots pour parler de l'utilité nutritionnelle de l'huile de palme. "L’huile de palme, on en a besoin pour les laits infantiles", argumentait-elle.
"Les vrais enjeux aujourd'hui sont sur les carburants"
Même si Emmanuelle Wargon reconnaît que cette monoculture provoque "des ravages" sur les forêts d’Asie du Sud-Est et fait l'objet d'une "forme de défiance", certains écologistes estiment qu’elle n'a pas sa place au ministère de l'Écologie. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Grivaux, assure qu'elle a aujourd'hui une toute autre mission, et qu'elle va "défendre l’intérêt général" : "Emmanuelle Wargon fait partie maintenant d’un gouvernement dont la position est très claire. L’huile de palme pose un problème environnemental qu’on ne peut pas nier."
Sylvain Angerand, à la tête du collectif Stop huile de palme estime que le débat est ailleurs. "Les vrais enjeux sont aujourd’hui sur les carburants qui représentent 75% de l’huile de palme consommée en France. Aujourd’hui, les députés ont voté un amendement en commission qui prévoit d’exclure l’huile de palme du système fiscal qui lui donnait un avantage dans les carburants. C’est là-dessus qu’on l'évaluera, et pas sur cette polémique autour du lait infantile." Le militant espère surtout que le gouvernement stoppera l'importation massive d'huile de palme prévue par la bio raffinerie de Total à La Mède dans les Bouches-du-Rhône dès cette année.
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