Rama Yade démissionne de l’Unesco pour faire campagne avec Borloo
Elle fut durant trois ans la benjamine du gouvernement et l’une des figures emblématiques de la sarkozie. A elle seule, Rama Yade incarnait la jeunesse, la diversité, l’ouverture et surtout, une certaine liberté de penser et de parler, dont elle ne s’est jamais privée.
_ On se souvient de sa sortie lors de la visite en grande pompe du colonel Kadhafi à Paris en décembre 2007 : "La France n’est pas paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort".
Reléguée des Droits de l'Homme (secrétariat d'Etat supprimé) aux Sports, puis débarquée du gouvernement à l’automne dernier, elle se met dans la roue de Jean-Louis Borloo, le "sarkozysme en mouvement", dit-elle. Elle passe alors la vitesse supérieure en matière de prise de distance avec sa famille politique. Multipliant les critiques contre la politique du gouvernement ou les positions de l’UMP.
_ A propos du débat sur l’islam, Rama Yade accuse le parti majoritaire de faire des musulmans de France des "assignés à résidence religieuse" . Et raille "la realpolitik dans sa forme la plus brute" quand Paris tarde à prendre la mesure des révolutions en marche en Tunisie et en Egypte.
Intégrée dans le dispositif de campagne
A l’UMP, des voix s’élèvent pour dénoncer sa liberté de ton et réclamer sa démission de son poste d’ambassadrice de la France auprès de l’Unesco, auquel Nicolas Sarkozy l’avait nommée à l’automne dernier.
_ Sa démission n’étonne donc personne.
"Je vais être intégrée dans le dispositif (de campagne de Jean-Louis Borloo, ndlr) beaucoup plus officiellement, en jouant un rôle particulier. Il est important pour moi de m'investir librement, totalement, auprès de Jean-Louis Borloo", annonce-t-elle.
_ "On va faire une super équipe", commente Jean-Louis Borloo, qui devrait officialiser à l’automne sa candidature à la présidentielle. "Son engagement auprès de moi m’oblige encore plus", ajoute le président du parti radical.
Gilles Halais, avec agences
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