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Primaire du PS : le rebelle Arnaud Montebourg rentre dans le rang

En officialisant sa candidature à la primaire socialiste de janvier, Arnaud Montebourg change de stratégie en vue de l’élection présidentielle. Sans le soutien de son parti, il avait peu de chance de s'imposer comme l'alternative à François Hollande.

Article rédigé par Yaël Goosz, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Arnaud Montebourg, le 19 septembre 2016 lors d'un meeting à Gonesse (Val d'Oise). (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Après sa rentrée fracassante très anti-Hollande, fin août, où il avait menacé de partir en solo, Arnaud Montebourg a finalement officialisé, dimanche 1er octobre, sa participation à la primaire socialiste des 22 et 29 janvier prochain. Son choix ne faisait guère de doute mais en faisant durer ce faux suspens Arnaud Montebourg a exercé une forme de pression sur son parti. Une pression concernant le nombre de bureaux de vote. Arnaud Montebourg en demandait au moins 8 000. Une pression sur l’argent également. Le parti versera 50 000 euros par candidat après qu'Arnaud Montebourg a fait monter les enchères jusqu'à 100 000.

Il a besoin des élus socialistes

Mais si Arnaud Montebourg choisit d'être candidat à la primaire socialiste, parmi les siens, c'est surtout parce qu'il a aussi conscience de ses faiblesses. Sans le parti, point de salut. L’ancien ministre a besoin des moyens du Parti socialiste pour faire campagne. Mais il a aussi besoin de ses élus, s’il veut avoir une chance de décrocher les 500 parrainages nécessaires pour concourir à la présidentielle.

Se lancer sans l'étiquette du PS, c'est aussi entrer directement en concurrence avec Emmanuel Macron et son mouvement en marche ou Jean-Luc Mélenchon et ses insoumis. Arnaud Montebourg cherche donc à séduire le cœur de l'électorat socialiste déçu par François Hollande. Et puis, si le Président renonce, il se tient prêt, aussi, à affronter à Manuel Valls.

Un sondage le donne vainqueur de la primaire

Si Arnaud Montebourg se lance dans la bataille interne c’est aussi parce que les sondages lui sont flatteurs. D’après un sondage BVA pour la presse quotidienne régionale paru lundi 3 octobre, il arriverait en tête au deuxième tour de la primaire avec 52% des voix contre 48% pour François Hollande. De la même manière qu’un front "tout sauf Sarkozy" se met en place dans le cadre de la primaire à droite, les équipes d’Arnaud Montebourg parient sur un "tout sauf Hollande" à gauche. 

L'anti-hollandisme ne fait pas un programme

La limite de cette stratégie, c’est que les ralliements n’ont rien d’évident. La fronde sévit depuis 2013 au PS mais personne n’a jusqu'ici réussi à incarner la contestation. Par ailleurs, Arnaud Montebourg n’est pas le seul sur cette ligne anti-Hollande. Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann et Benoît Hamon se situent eux-aussi à la gauche du PS. Dans l’équipe de Benoît Hamon,on dit d'ailleurs que "l'anti-hollandisme ne fait pas un programme".

Ainsi Arnaud Montebourg a adouci un peu ses mots : "Je ne serai pas agent de division mais de rassemblement". Autrement dit, il se rangera derrière le vainqueur en cas de défaite. Dans les cercles hollandais, on ne s'affole d’ailleurs pas. On est même persuadé que Christiane Taubira, Martine Aubry et Benoît Hamon se rangeront derrière l’actuel président.

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