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Présidentielle 2017 : "l'émiettement" de la gauche, c'est un risque de disparition" selon le socialiste Carlos Da Silva

Après la victoire de François Fillon, dimanche soir, la gauche doit à son tour désigner ses candidats pour l'élection présidentielle de 2017. Mais pour Carlos Da Silva, invité de franceinfo, lundi, il faut déjà que la gauche se rassemble autour de projets communs.

Article rédigé par franceinfo
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Le député de l'Essonne Carlos Da Silva (PS), le 28 novebmbre 2016. (Le)

François Fillon a remporté la primaire de la droite, dimanche 27 novembre, avec une large avance face à Alain Juppé. Carlos Da Silva, député socialiste de l'Essonne, a estimé, lundi 28, sur franceinfo que "la majorité" des Français n'est pas favorable aux "options politiques" de François Fillon. Il a appelé la gauche à se rassembler. "Un second tour entre François Fillon et Marine Le Pen, je ne m’y résous pas. L’émiettement, c’est le risque de disparition", a ajouté le député de l'Essonne proche de Manuel Valls.

franceinfo : La primaire de la droite s'est déroulée sans accroc majeur, avec une forte participation. Est-ce que cela vous fait envie, une primaire qui se passe bien ?

Carlos Da Silva : Je rappelle que c’est nous qui avons inventé les primaires [en France], et à l'époque la droite les raillait. Elles avaient été une réussite puisqu'elels avaient permis que François Hollande soit élu président de la République. Je salue l'exercice démocratique. Quand on donne aux citoyens l'occasion de participer, ils participent. Maintenant j'ai le sentiment que l'électorat qui s'est déplacé et qui a fait le score de François Fillon, c’est le noyau dur de la droite, qui a voté pour un projet réactionnaire et très libéral. Je ne suis pas sûr qu'il y ait, dans ce pays, une majorité en faveur de ces options politiques. Supprimer autant de fonctionnaires que le veut François Fillon, c'est démolir la République. Je ne pense pas qu'il y ait une majorité dans ce pays pour faire ça. 500 000 fonctionnaires en moins, cela signifie obligatoirement des suppressions de postes dans les hôpitaux, dans la police, dans la gendarmerie ou encore à l’école.

Est-ce qu'un François Fillon qui fait figure d'épouvantail sera plus facile à gérer pour la gauche lors de la campagne présidentielle ?

Je ne pense pas que "l'épouvantail" suffira. Je constate qu'il a mené une campagne très à droite. Mais si nous n’avons pas un projet d’avenir et que nous ne sommes pas capables de nous rassembler, de la gauche la plus radicale jusqu’aux socio-démocrates, nous nous présenterons à l’élection présidentielle en ordre dispersé et on sait ce qu’il adviendra.

J’appelle celles et ceux qui se réclament du progrès social à participer à la primaire que nous organiserons fin janvier. C’est indispensable. S’il n’y a pas ce débat, on aura un second tour entre François Fillon et Marine Le Pen, je ne m’y résous pas. L’émiettement, c’est un risque de disparition.

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