"Penser d'abord au collectif" : le porte-parole du PS Rachid Temal invite les élus à ne pas voter la confiance au gouvernement
Au lendemain de la résolution du PS de ne pas voter la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe, Rachid Temal appelle les élus du parti à suivre cette position sans entrer dans le débat sur d'éventuelles sanctions pour ceux qui ne le feront pas.
Le Parti socialiste, réuni en conseil national, a adopté, samedi 24 juin, une résolution plaçant le PS dans l'opposition et appelant à ne pas voter la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe, le 4 juillet. Rachid Temal, porte-parole du parti et conseiller régional d'Ile-de-France appelle, dimanche, sur franceinfo, les élus socialistes à suivre ce choix et "penser d'abord au collectif."
franceinfo : Cette résolution de ne pas voter la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe engage-t-elle les 30 députés socialistes ?
Rachid Temal : La position du parti est qu'il ne votera pas la confiance. Après, il n'y a pas de mandat impératif vis-à-vis de nos parlementaires. Il y a un travail qui se fait, des échanges réguliers avec le nouveau président [de groupe], Olivier Faure, et l'ensemble des parlementaires. Dans deux semaines, le 4 juillet, les parlementaires socialistes s'exprimeront. Mais s'opposer ne veut pas dire ne pas être en capacité de déposer des amendements sur un certain nombre de textes ou de pouvoir les soutenir quand ils vont dans le bon sens. Il n'y a pas un ancien monde dans lequel tout le monde était contre ou pour et, aujourd'hui, un autre monde où il n'y aurait pas d'opposition.
Faudrait-il exclure les socialistes qui vont voter la confiance au gouvernement ?
Nous avons trop souffert de ne pas avoir de collectif. Personne n'a indiqué hier [samedi, en conseil national] voter quoi que ce soit sur des mesures de rétorsion, donc pas de faux débat entre nous. Pour l'instant, il y a une position du Parti socialiste et au sein du groupe, mais je ne rentre pas dans le débat "exclusion ou pas exclusion". Ce n'est pas ça l'enjeu. La question est : "Est-ce que nous sommes dans la majorité ou pas ?" La réponse est non.
Les statuts du Parti socialiste prévoient théoriquement que les décisions du Conseil national s'imposent aux parlementaires….
Encore une fois, vous voulez entrer dans un débat "sanction ou pas sanction". Le Parti socialiste a une position claire. Samedi, l'enjeu était à la fois ce positionnement politique et la refondation de la famille socialiste. Sur le second point, il y a un processus en profondeur qui va permettre de refonder cette famille. Nous aurons une direction collégiale dans quinze jours et à la fin de l'été, une feuille de route, qui passera évidemment par le vote de tous les militants. Sur le premier point, nous allons échanger avec les parlementaires. J'invite les élus, ceux qui vont s'exprimer dans les prochains jours pour le Parti socialiste, à penser d'abord au collectif et donc à échanger et débattre pour arriver à une position commune.
Le Parti socialiste se place dans l'opposition à la majorité présidentielle. Cela veut-il dire que vous pourriez vous rapprocher de La France insoumise ou des communistes ?
Le Parti socialiste doit porter sa propre voix. Il doit porter un projet pour l'ensemble de nos concitoyens : il n'est ni macroniste ni mélenchoniste. Nous ne partageons pas les positions et la vision qu'ils ont sur la société française, même si, sur certains points, on pourra se retrouver. Nous devons d'abord définir ce que nous sommes, ce que nous voulons porter comme message aux Françaises et aux Français.
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