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"Hé oh la gauche !" : sept choses vues ou entendues au rassemblement de soutien à François Hollande

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a réuni lundi soir à Paris les soutiens de François Hollande pour tenter de redorer son bilan. Reportage.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Les ministres rassemblés autour de Stéphane Le Foll, au meeting "Hé oh la gauche !", le 25 avril 2016 à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Les Hollandais lancent la "contre-offensive". Alors que leur champion est malmené dans les sondages et par son remuant ministre de l'Economie, les soutiens de François Hollande, emmenés par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, se sont réunis lundi 25 avril dans un amphithéâtre de l'université de médecine Paris Descartes. "On n'est pas là pour se soigner, on est là pour se mobiliser, on est là aussi pour défendre ce que nous avons fait", a déclaré le ministre, à l'initiative de ce mouvement "Hé oh, la gauche".

Francetv info s'est rendu sur place.

1Un militant gersois enthousiaste

Jean-Pierre arrive de loin. Hollandais depuis "l'époque où il était premier secrétaire du Parti socialiste", ce militant socialiste de 67 ans est venu du Gers pour participer au meeting. "Hé oh la gauche, cela veut dire 'réveillez-vous', c'est le moment de s'unir, il y a quelque chose à faire", explique-t-il dans la file d'attente. Il espère que ce meeting sera "un point de relance", le début d'un mouvement. Mais il se garde bien de faire un pronostic pour la présidentielle. "2017 ? Vous n'avez pas une autre question ?", plaisante-t-il.

2Un sympathisant "de gauche, pas socialiste" très sceptique

Dans ce public composé en grande partie de ministres, d'élus, de collaborateurs et de cadres du parti, Claude, 70 ans, détonne. "Vous devriez faire des auto-interviews, il y a plus de journalistes que de militants", lance-t-il alors que la salle n'est pas encore remplie. "C'est un grand cirque", dénonce celui qui se dit "de gauche, pas socialiste", en pointant les caméras alignées au fond de la salle.

3Un tract "Regarde ce que te prépare la droite"

Sur les pupitres de l'amphithéâtre, un seul tract, avec deux messages. Au recto, le bilan de François Hollande, "depuis 2012, la France change". On y parle notamment des 60 000 postes créées à l'Education nationale, de l'accord sur la COP21, du tiers-payant ou des 250 000 emplois d'avenir.

Au verso, une page "Regarde ce que te prépare la droite". Les projets de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Bruno Le Maire et François Fillon y sont épinglés. Les avertissements sur les mesures que prendrait un gouvernement de droite se sont multipliés tout au long de la soirée.

4Un sondeur pour calmer les ardeurs d'Emmanuel Macron

Absent, Emmanuel Macron a été la cible des premières interventions. "Il faut redire aux Français ce que sont la gauche et la droite", a martelé Emmanuel Grégoire, premier secrétaire de la Fédération socialiste de Paris, sans citer le ministre qui a lancé un mouvement "ni à droite, ni à gauche". Un sondeur, le directeur du département politique-opinion de Harris interactive, Jean-Daniel Lévy, est venu expliquer, présentation Powerpoint à l'appui, que "seuls 20% des Français se déclarent ni de droite, ni de gauche".

5Une question oubliée sur le chômage

Ce n'était pas la soirée de Jean-Pierre. Comme plusieurs militants, il avait enregistré une petite question vidéo pour les ministres présents au rassemblement. Mais un souci technique a d'abord empêché la diffusion du clip. "On devrait avoir Jean-Pierre en Moselle, on va l'attendre, il n'est pas là, ah si", improvise la maîtresse de cérémonie. Puis, sa question, qui portait sur le chômage, a été purement et simplement oubliée par la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, plus à l'aise pour parler pénibilité et prime d'activité. 

Stéphane Le Foll lui est finalement revenu un peu plus tard sur ce sujet délicat. "Quand nous sommes arrivés, des vagues de licenciement étaient annoncées", a-t-il rappelé. Selon lui, sans les mesures prises par son gouvernement, le chômage aurait été encore plus important. "Sans le pacte de responsabilité et le CICE, l'entreprise Doux aurait disparu", lance-t-il à la salle.

6Une anaphore "Avec lui président"

Après "Moi président", "Avec lui président". Très applaudie tout au long de la soirée, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est lancée dans une anaphore pour conclure. "Avec lui président, nous avons fait de belles et grandes choses ! Avec lui président, chers amis soyons fiers", a-t-elle lancé. De "belles choses" qui devraient être prochainement déclinées dans un catalogue de "60 progrès", annoncé par le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux.

7Une brochette de ministres applaudie sur "Bellaciao"

Pendant toute la durée du meeting, ils n'étaient que cinq sur scène : Stéphane Le Foll (Agriculture), Najat Vallaud-Belkacem (Education), Marisol Touraine (Santé), le radical Jean-Michel Baylet (Aménagement du territoire), et l'écologiste Emmanuelle Cosse (Logement). A la fin du meeting, la dizaine de membres du gouvernement dans la salle, dont Patrick Kanner (Ville, jeunesse) et Jean-Vincent Placé (Réforme de l'Etat), sont venus les rejoindre.

D'autres élus, comme l'écologiste François de Rugy, se sont glissés sur la photo de famille, alors que la sono diffusait Bella Ciao, un classique du répertoire de la gauche. Le mot de la fin pour Stéphane Le Foll : "A bientôt pour faire gagner la gauche en 2017".

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