Présidentielle : la future réduction du temps de parole agace les petits candidats
"Moderniser" les règles de l'élection présidentielle en 2017. Voilà l'ambition de la proposition de loi PS qui sera soumise au vote ce mardi après-midi. Le texte prévoit plusieurs dispositions, et notamment une modification du système des parrainages. Ainsi, les formulaires seront publiés en temps réels et devront être envoyés directement par le parrain au Conseil constitutionnel. La proposition de loi prévoit également une modification de l'heure de fermeture des bureaux (pas avant 19h) et une modification du calcul des comptes de campagne (comptabilisés sur six mois et non plus un an). Mais la disposition qui suscite le plus de critiques, c'est l'équité du temps de parole et non plus l'égalité à la télévision et à la radio, dans les quinze derniers jours de campagne.
"Confiscation du débat" , "censure" . Beaucoup d'élus ne ménagent pas leurs critiques. La semaine dernière, l'écologiste Isabelle Attard a même accusé le gouvernement de vouloir faire avec cette loi un coup politique. "L'objectif semble clair : limiter le choix des Français à trois bulletins: Parti socialiste, Républicain et Front national" a lancé la députée à la tribune. Et d'ajouter qu'il était encore temps "de faire machine arrière." Si ce principe d'équité doit faciliter la vie des médias, elle ne changera pas celle des candidats, assure pourtant le gouvernement.
"Une mafia qui ne veut même plus tolérer l'expression de personnalités différentes"
De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, qui avait recueilli moins de 2% des suffrages en 2012, porte un jugement sévère sur cette proposition de loi. "C'est encore une fois une mafia qui ne veut même plus tolérer l'expression de personnalités différentes pendant cinq semaines" dit-il. Dans les faits, si ce texte de loi est voté, la représentativité des candidats, leur contribution à l'animation du débat seront pendant trois semaines leurs critères de passage dans les médias. Une disposition que le député Les Républicains Eric Ciotti votera. "La présidentielle ce n'est pas : je passe à la télé pour dire bonjour à mon fils ou à ma mère, c'est gérer la France" précise l'élu azuréen.
Pour faire adopter cette loi organique à la majorité absolue le groupe socialiste pourra compter sur l'abstention ou le soutien de plusieurs députés des Républicains comme Eric Ciotti. Les communistes, radicaux, écolos et centristes étant contre, le groupe PS à l'Assemblée en aura bien besoin...
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