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Municipales : Romeurope dénonce un climat de plus en plus "nauséabond" contre les Roms

Dans un rapport, le collectif regrette qu'"à deux semaines des municipales, la parole de certains candidats se libère".

Article rédigé par Salomé Legrand, Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des Roms quittent leur campement après leur expulsion par la police, le 5 mars 2014 à Lyon (Rhône). (JEFF PACHOUD / AFP)

"A deux semaines des municipales, la parole de certains candidats se libère et le climat est de plus en plus nauséabond." C'est le constat établi par le collectif d'associations Romeurope dans son rapport 2012-2013 (PDF) sur la situation des Roms de France, présenté mercredi 5 mars.

Dernier exemple en date : le candidat FN-Rassemblement Bleu marine Paul-Marie Coûteaux a évoqué des "camps" pour "concentrer" les Roms, avant de regretter ces termes. "Il est plus facile de comptabiliser les prises de position négatives de candidats qui stigmatisent les Roms que les propositions positives", regrette André Gachet, de l'Action pour l'insertion par le logement (Alpil) Lyon.

Une situation "pire" qu'il y a deux ans

Pour le collectif, la question des Roms, qui sont 17 000 en France, occupe "une place disproportionnée dans l'espace politique et médiatique". Plus globalement, leur situation est "pire" aujourd'hui qu'il y a deux ans à cause de l'accélération des évacuations de campements. Selon les calculs du collectif, les démantèlements de bidonvilles ont atteint un record en 2013, avec près de 20 000 expulsions de personnes (certains Roms ayant été expulsés plusieurs fois).

Dorina, que francetv info a rencontrée en octobre, est l'une de ses déplacées. Elle vit dans une forêt de Seine-et-Marne et fait la manche pour se nourrir.

---> "On est ici parce qu'on meurt de faim", explique Dorina

Dorina (à droite), et son cousin, le 30 octobre 2013 à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

Dans son rapport, le collectif recommande de ne pas évacuer les bidonvilles tant qu'il n'y a pas de solution de relogement et de "prendre le temps" d'établir un diagnostic personnalisé pour chaque habitant.

Viktor et Florin ont eu la chance de bénéficier de tels dispositifs. Aujourd'hui, le premier est complètement intégré dans sa commune de Seine-et-Marne. Et le second a bien avancé sur ce long chemin.

---> "Je travaille, j'ai une maison et mes enfants vont à l'école", rappelle Viktor

Viktor et ses deux plus jeunes enfants, le 8 novembre 2013 à Sénart (Seine-et-Marne). (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

---> "Je veux faire ma vie en France", témoigne Florin

Florin, le 22 octobre 2013 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

 

Ensuite, le collectif souhaite "la mise en place de bennes à ordures", "la domiciliation" pour permettre aux intéressés d'engager des démarches auprès de Pôle emploi ou de la Sécurité sociale, et "la scolarisation des enfants".

En effet, beaucoup de Roms n'ont pas accès au marché du travail français, même si la fin des mesures transitoires au 1er janvier 2014 devrait améliorer les choses. Alors, comme Dario et Elvetian, ils été contraints à la prostitution ou à la délinquance pour gagner leur vie.

---> "Quand j'étais mineur, je volais du cuivre", raconte Elvetian

Des restes de gaines de câbles en cuivre volés, saisis par la gendarmerie dans le camp de Champs-sur-Marne, le 24 septembre 2013. (ONDI / FRANCETV INFO)


---> "Prostitué, c'est le seul travail que je connais"

Des jeunes mineurs roumains prostitués en attente de clients sur le parvis de la gare du Nord à Paris, le 18 novembre 2013. (SALOME LEGRAND / FRANCETV INFO)

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