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Politique : faute de députés, Reconquête creuse son sillon sur la toile et sur le terrain

Discret sur la réforme des retraites, le parti d'Éric Zemmour tente de se mettre en avant par des coups d'éclat et des mobilisations en ligne, tout en renforçant son maillage territorial.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Éric Zemmour entouré de certains cadres de Reconquête près de la gare du Nord à Paris le 24 janvier. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Que devient Reconquête ? Alors que la réforme des retraites met en ébullition une grande partie du spectre politique français, la formation d'Éric Zemmour semble peiner à se faire une place dans le débat, malgré ses 100 000 adhérents revendiqués. L'ancien candidat a tenté de faire entendre sa voix sur le sujet avec une tribune dans Le Figaro, rappelant son accord avec le report de l'âge légal à 64 ans. Il s'est aussi positionné sur la question du pouvoir d'achat en recevant des artisans et boulangers avant leur manifestation. Des initiatives qui ont du mal à passer le mur du son, notamment parce que le parti ne compte aucun député à l'Assemblée nationale.

La formation vit essentiellement au rythme des coups médiatiques et des actions sur le terrain, comme celle de samedi 28 janvier sur l'île de Ré. Dans un mail adressé aux sympathisants de Reconquête, des militants locaux appellent à venir "défendre les racines de la France" et manifester "contre le démontage de la statue de la Vierge" à La Flotte-en-Ré. Des figures comme Stanislas Rigault sont attendus sur place pour soutenir la mobilisation. 

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Le parti conserve ses mêmes sujets d'indignation : l'identité, la sécurité et l'immigration. Mardi 24 janvier, Eric Zemmour et sa garde rapprochée se sont rendus à la gare du Nord à Paris pour distribuer des tracts sur l'insécurité dans les transports quelques jours après un fait-divers

Le mouvement identitaire se déploie surtout en ligne, avec une armée d'internautes prêts à tweeter et signer des pétitions, sous l'impulsion de Samuel Lafont, chargé de la stratégie numérique. La plateforme "Protégeons nos enfants" réunit 47 000 personnes appelées "parents vigilants", d'après le parti. Les parents y signalent ce qu'ils considèrent comme des dérives dans les écoles, qualifiées de "wokisme" ou de "grand endoctrinement" par Éric Zemmour. Dans leur ligne de mire par exemple : la visite d'un camp de migrants à Calais, organisée par une professeure de classe préparatoire. L'enseignante a renoncé après avoir été harcelée sur les réseaux sociaux, le rectorat a porté plainte.

Les européennes en vue

Le parti continue également de se structurer pour préparer l'avenir, avec la mise en place d'un délégué par département, ainsi qu'un correspondant du mouvement de jeunes "Génération Z". Tous sont d'ailleurs conviés à Paris ce week-end pour une formation visant à apprendre à animer leur fédération et à préparer les futures élections. D'après ses proches, Éric Zemmour conserve "son esprit combatif", basé sur le triptyque : "idées, action, élection".

La prochaine échéance à l'horizon pour le mouvement, ce sera le scrutin pour les élections européennes en 2024. On évoque déjà plusieurs candidats pour mener une probable liste comme l'eurodéputé sortant Nicolas Bay, Marion Maréchal ou encore Guillaume Peltier, mais la décision n'a pas encore été prise. Quant à Éric Zemmour, il espère capter de nouveau la lumière avec son livre retraçant sa campagne pour la présidentielle, prévu pour le mois de mars.

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