Les regards sont désormais rivés sur l'assemblée, ou Elisabeth Borne prononcera son discours de politique générale mercredi 6 juillet. Elle ne sollicita toutefois pas un vote de confiance. Le RN semblait prêt à s'abstenir, mais cette concession aurait pu gêner l'exécutif. Décryptage.
Le nouveau gouvernement est au complet, lundi 4 juillet : 42 ministres et secrétaires d'État, sommés de se mettre à la tâche. Le plus dur reste à venir, car le début de mandat d'Emmanuel Macron est d'ores et déjà contrarié. Elisabeth Borne, la Première ministre, renonce tout d'abord au vote de confiance. "Il y avait un risque qu'on n'obtienne la confiance que grâce à l'abstention du RN. Ça ne valait pas le coup, ça aurait été mal perçu par l'opinion", reconnait un responsable de la majorité.
"Une démarche texte par texte" à l'Assemblée
À défaut d'être allée chercher des ministres à gauche ou chez les Républicains, Elisabeth Borne mise sur de nouveaux profils, avec l'arrivée d'un urgentiste, d'une économiste et du patron de la Croix-Rouge. "Ça donne la légitimité pour bâtir plus facilement des compromis", estime un conseiller de l'Élysée. Le ministre des relations avec la Parlement a par ailleurs été remplacé. La raison ? "Avec Olivier Véran, il y avait trop de rugosité", estime un conseiller de l'Élysée.
Cela ne suffira toutefois pas à s'assurer une majorité à l'Assemblée. L'Élysée se serait fait une raison : "ce sera une démarche texte par texte". Plus facile à dire qu'à faire, cependant : même sur le pouvoir d'achat, les propositions des Républicains semblent rédhibitoires pour le gouvernement.
Chaque projet de loi risque ainsi de relever du parcours de combattant. "[Emmanuel Macron] va l'essorer jusqu'au bout. Et quand ça ira dans le mur avec les oppositions, il dissoudra. Mais pas avant", pense un conseiller de l'exécutif.
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