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Motions de censure : "L'attitude du gouvernement peut l'amener à être renvoyé plus tôt qu'il ne le pense", prévient le député RN Sébastien Chenu

Les députés du Rassemblement national ont voté lundi en faveur de la motion de censure déposée par la Nupes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sébastien Chenu, invité du 8h30 franceinfo le 4 juillet 2022 (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Nous avons voulu montrer au gouvernement que son attitude peut l'amener à être renvoyé plus tôt qu'il ne le pense", prévient lundi 24 octobre sur franceinfo le vice-président RN de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu. Avec 240 voix sur les 289 nécessaires, la motion de censure de la Nupes contre le budget de l'Etat n'a pas été adoptée lundi malgré les voix des députés RN. "Ce n'était pas une alliance", explique le député RN du Nord, mais "cela a permis à chacun de savoir exactement où il était". "Nous sommes des opposants à Emmanuel Macron et pas, comme LR, une béquille pour le président de la République", estime Sébastien Chenu.

franceinfo : Que s'est-il passé entre dimanche matin, quand vous disiez que vous ne voteriez pas avec la Nupes, et cet après-midi où vous avez voté sa motion ?

Sébastien Chenu : Nous avons voulu donner une chance de pouvoir envoyer un message clair au gouvernement. Nous avons voulu leur dire que le vent du boulet ne passerait pas loin cette fois-ci et peut-être même qu'il permettrait de renvoyer ce gouvernement à ses études la prochaine fois. Nous avons voulu montrer au gouvernement que son attitude totalement irresponsable et sectaire de ne pas vouloir retenir des amendements de l'opposition peut l'amener à être renvoyé et censuré plus tôt qu'il ne le pense.

Quitte à vous asseoir sur vos convictions ?

Non, nous avons saisi la procédure démocratique qui est celle de la motion de censure prévue par les textes. Nous avons saisi cet outil politique pour faire avancer nos idées et censurer le gouvernement qui ne respecte pas sa parole. Nous nous sommes dit qu'il n'y avait pas de raison. C'est une motion déposée par des collègues avec lesquels nous ne partageons pas les solutions, avec lesquels nous ne sommes pas d'accord, mais nous pouvons nous saisir de cet outil pour censurer le gouvernement au-delà des étiquettes et des calculs politiciens. Nous avons aussi voulu voir qui était rééllement capable de se réclamer de l'opposition pour faire les comptes dans cette assemblée.

Vous souhaitiez donc embarasser Les Républicains ?

Cela a permis à chacun de savoir exactement où il était. Nous, nous ne sommes pas dans l'ambigüité. Nous sommes des opposants à Emmanuel Macron et pas, comme LR, une béquille pour le président de la République. Nous nous opposons à sa politique et nous en voulons une autre.

Que répondez-vous au député LR Aurélien Pradié, candidat à la présidence de son parti, qui réplique que Marine Le Pen devient une militante de Jean-Luc Mélenchon ?

C'est ridicule mais ce sont les histoires d'Aurélien Pradié. Le problème c'est que Les Républicains sont devenus la béquille du gouvernement mais ne l'assument pas. Nous, on assume librement d'avoir voté cette motion de censure déposée par la Nupes. On considère que c'était l'intérêt supérieur du pays que de censurer le gouvernement. On voit bien que Les Républicains reviennent à la petite tambouille politicarde en n'assumant pas eux-même de soutenir le gouvernement. Il n'y a pourtant pas de raison ! S'ils ont envie d'être d'accord avec Emmanuel Macron et de ne pas le censurer, il faut l'assumer et le dire. Le problème c'est qu'ils ramènent ça à des histoires politiciennes parce qu'ils masquent en réalité leur manque de courage.

Vos militants ne peuvent-ils pas vous faire ce même reproche de tambouille politicarde en vous alliant à la Nupes pour renverser le gouvernement ?

Alors d'abord, ce n'est pas une alliance. C'est une motion de censure que tout le monde peut voter. Tout au long des dernières semaines, il y a eu des amendements votés par des groupes très différents qui ont trouvé des majorités de circonstances sans que cela forme des alliances. Oui, nous faisons front commun contre le gouvernement Macron. C'est aussi le message que nos électeurs nous ont demandé de porter en nous disant "Allez-y, censurez ce gouvernement qui nous fait tant de mal, qui ne comprend pas la vie des Français, qui refuse une politique de pouvoir d'achat. Allez-y, nous ne voulons plus du gouvernement Macron". Nous avons entendu ce message cinq sur cinq. Nous voulons une autre politique, celle d'une augmentation des salaires de 10%, de la baisse de la TVA à 5,5%.

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