Notre-Dame-des-Landes : qu'est-ce qui peut arrêter la construction de l'aéroport ?

L'aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) verra-t-il le jour prochainement ? Quatre arrêtés préfectoraux préalables au début des travaux de l'aéroport ont été publiés samedi 21 décembre au Journal officiel (lien PDF).  

Ces travaux préalables, qui devaient débuter à l'automne 2012 pour une inauguration de l'aéroport initialement prévue en 2017, ont pris au moins une année de retard. Ils étaient suspendus en raison d'une forte opposition sur le site. Le projet, reconnu d'utilité publique en 2007 et voulu par l'ancien maire de Nantes, l'actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault, est bloqué sous la pression d'opposants, qui le considèrent dangereux pour l'environnement.  

La signature des arrêtés signifie-t-elle le début des travaux ? Francetv info liste les embûches qui peuvent encore retarder le projet. 

Le recours suspensif

Le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, a précisé que les recours en "référé suspension", que des associations d'opposants ont promis de déposer, "suspendront l'autorisation" des travaux. Une suspension pendant au moins deux mois, le délai minimum légal d'examen de ces recours. Un recours simple en revanche ne serait pas suspensif. 

Les quatre arrêtés publiés samedi par la préfecture de Loire-Atlantique doivent permettre la "compensation" de cette zone humide et à préserver l'eau et les espèces protégées. Sous réserve des recours administratifs qui pourraient être suspensifs, ces opérations de préservation seront menées "au cours du premier semestre 2014", selon Najat Vallaud-Belkacem. La porte-parole du gouvernement a prévenu, dimanche, qu'à "partir du moment où des décisions de justice sont rendues", les occupants du terrain seraient évacués. En octobre 2012, une tentative d'évacuation du site, émaillée de violents affrontements, avait tourné court.

Les espèces protégées

En outre, les transferts d’espèces protégées préalables aux travaux ne peuvent se faire qu’à des saisons précises. Les batraciens, en particulier les tritons crêtés, devenus symboliques de la lutte anti-aéroport, ne peuvent être transférés qu’entre février et mai ; les espèces végétales parmi lesquelles les fluteaux nageants, en juin ou juillet ; et les capricornes, insectes réfugiés dans certaines souches de chênes, ne peuvent l’être qu’à l’automne.

L'agenda politique

Le calendrier politique – élections municipales en mars, européennes en mai – pourrait en outre entrer en ligne de compte afin qu’une éventuelle intervention des forces de l’ordre ne trouble pas les campagnes électorales locales. D’autant que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est dans la ligne de mire des opposants : il s’était en effet fortement engagé en faveur du projet lorsqu’il était maire de Nantes.