Notre-Dame-des-Landes : "On évacue des personnes dans l'illégalité. Il n'y a pas de surprise", affirme la députée LREM Sophie Errante
Sophie Errante, députée La République En Marche de Loire-Atlantique, se dit lundi sur franceinfo préoccupée par "l'intrumentalisation" de l'opération d'expulsion de zadistes à Notre-Dame-des-Landes.
Les opérations d'évacuation des occupants de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) devaient reprendre mardi 10 avril à 6 heures, selon le directeur général de la gendarmerie nationale. Après une première journée d'opération d'expulsion de zadistes, 13 squats ont été démantelés, 10 personnes expulsées, et sept personnes interpellées. Pour la députée de La République En Marche de Loire-Atlantique Sophie Errante interrogée sur franceinfo, cette opération est un retour à l'État de droit.
franceinfo : Quelle est votre position sur l'opération d'évacuation des occupants illégaux de Notre-Dame-des-Landes ?
Sophie Errante : Ce qui me préoccupe c'est l'instrumentalisation. Je pense qu'il faut dire les réalités. Le temps a été donné à chacun de prendre ses responsabilités de part et d'autre. On évacue des personnes qui se sont installées dans l'illégalité. Je maintiens ma confiance aux forces de l'ordre et à la mission qui est donnée par la préfète. La préfecture a mis en place sous l'égide du gouvernement un groupe de travail avec la chambre d'agriculture, avec les différents syndicats qui représentent le monde agricole de Loire-Atlantique pour travailler sur ces projets. Aujourd'hui, dire qu'il y a une solution toute trouvée, toute ficelée, ce n'est pas vrai. Il y a un travail qui est en train de se faire. Aujourd'hui, on connaît les occupants illégaux sur des terres qui ne leur appartiennent pas.
Craignez-vous des débordements lors de cette opération ?
Je suis soucieuse de l'image que cela renvoie. Je pense qu'il y a eu un accord qui a été trouvé. Le gouvernement a pris l'engagement avec le président de la République d'assumer une décision qui n'était pas simple à prendre. Il y a eu le temps de la concertation, le temps du dialogue. Chacun doit assumer ses responsabilités. Je comprends ceux qui ont cru en s'installant de manière illégale, que ça allait pouvoir perdurer et devenir une règle. Il s'avère que ce n'est pas possible. Je pense que le temps a été laissé à la concertation, il y a eu une mission de six mois. Tout le monde a pu s'exprimer. Il n'y a pas de surprise, il n'y a pas d'effets de brutalité. Je partage aussi un certain ras-le-bol de la population qui aimerait bien qu'on passe à autre chose et qu'on s'investisse sur le retour de ces terres au monde agricole.
Le gouvernement a eu raison de se montrer déterminé et inflexible ?
Oui, parce qu'il faut un avenir pour ces terres. Aujourd'hui il y a des porteurs de projets. La Loire-Atlantique est un département très agricole et qui a été très en avance sur le bio sur des alternatives, sur des modèles agricoles différents. Je pense qu'on a toutes les capacités dans le département pour réussir à monter plein de projets. Je suis très confiante dans le monde agricole local et je ne suis pas persuadée qu'on ait besoin de réinventer un modèle qu'on sait très bien mettre en avant. Moi j'ai envie de faire confiance aux agriculteurs de Loire-Atlantique. Il y a un groupe de travail. C'est aux agriculteurs du territoire de réfléchir aux modèles qu'ils ont envie de développer. On n'est pas dans un territoire dépeuplé qui manque de projets. Je lance un appel à la responsabilité.
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