Norvège : Marine Le Pen assume les déclarations de son père
Quand on fait de la politique, il faut être réaliste. Après les déclarations de Jean-Marie Le Pen sur la “naïveté” de la Norvège (lire notre article), la direction du Front national pouvait-elle faire preuve de fermeté ? Elle l'a fait vis à vis d'un petit candidat aux cantonales qui a un peu trop avoué son admiration pour Anders Breivik sur son blog : il est en passe d'être exclu. Elle l'a fait pour un membre du bureau politique, qui avait twitté des positions proches de celles de Jean-Marie Le Pen : vertement rappelé à l'ordre.
Mais quand il s'agit du “chef”, impossible de prendre le même chemin sans provoquer un séisme à l'intérieur du mouvement. Peu souhaitable pour les dirigeants du parti frontiste à quelques mois de la présidentielle.
Quand on ne peut pas s'opposer, autant paraître d'accord. Marine Le Pen a sans doute estimé qu'elle aurait l'air moins débordée politiquement en soutenant publiquement son père, quitte à faire quelque-peu changer de cap tout le navire. C'était d'ailleurs peut-être l'effet recherché par le vieux capitaine, qui trouve parfois que le Front national “présentable” version Marine va un peu loin dans le lissage. Rappel aux “fondamentaux”, donc.
La présidente a dû avaler son chapeau sur Europe 1, après une semaine de silence boudeur : “si j'avais été en désaccord ou si ses propos m'avaient paru choquants, je l'aurais dit mais là, vraiment, je crois qu'on est dans une polémique totalement artificielle”, râle-t-elle. “Il s'est posé la question, et c'est une vraie question, sur les choix de société”.
Grégoire Lecalot, avec agences
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