Nicolas Sarkozy en Lorraine, mais pas à Gandrange
C'était le 4 février 2008. Nicolas Sarkozy, au milieu des ouvriers sidérurgistes de l'usine ArcelorMittal en plein bras de fer avec leur direction, improvisait un discours très applaudi.
Ce retour annoncé à Gandrange ne sera, sauf changement de dernière minute, pas pour demain. Le chef de l'Etat se déplace bien en Moselle, mais il sera à Woippy et à Sarreguemines, dans la banlieue de Metz, dans l'usine automobile Smart, qui elle est bien ouverte, et dans une caserne pour discuter des suites de la restructuration des armées (la Moselle est le département le plus touché de France, avec la fermeture ou le déplacement de neuf unités, soit 6.800 soldats).
Colère à Gandrange
Un programme qui déclenche la polémique. Les anciens salariés de l'aciérie et les habitants du bassin de Gandrange-Florange auraient aimé voir le président de la République, qui s'était engagé à maintenir le site de l'aciérie ArcelorMittal, malgré les fermetures annoncées par la direction. Mais un an et demi après, le bilan n'est pas brillant. Non seulement les unités qui devaient fermer ont effectivement mis la clé sous la porte, mais encore, le contrat de revitalisation du site attend toujours son exécution et une cinquantaine d'anciens salariés sur 250 n'a toujours pas trouvé de solution de reclassement, malgré les engagements de l'Etat.
Les élus de gauche n'ont pas manqué de souligner cette absence présidentielle. La députée socialiste Aurélie Filippetti dénonce une “fuite”. “Nicolas Sarkozy vient en Moselle jeudi et a choisi deux sites très protégés et peu sensibles pour sa visite”, pointe-t-elle, il “ira dans l'usine SMART de Sarreguemines alors qu'à quelques mètres de là, l'entreprise de batteries Johnson Controls menacée de fermeture risque de licencier 350 personnes”. Même tonalité chez le maire de Metz, le socialiste Dominique Gros, qui souligne que sa ville perd 5.700 emplois suite aux restructurations militaires, mais que le président préfère se rendre dans un régiment à Woippy, ville UMP. C'est donc François Grosdidier, son maire, qui prend la défense de Nicolas Sarkozy, en rappelant que toute l'agglomération messine est touchée, en particulier les communes de la banlieue de Metz.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.