Nicolas Sarkozy à Toulon en 2008 : pendant la crise, les réformes continuent
Nicolas Sarkozy avait choisi le Zénith de Toulon pour évoquer la situation économique mondiale, et ses répercussions sur la politique menée par le gouvernement. Devant 4.500 personnes, au premier rang desquelles le Premier ministre François Fillon et une demi-douzaine de membres de son gouvernement, le président de la République est venu délivrer deux messages principaux :
- la crise est profonde, elle va durer et aura des conséquences sur notre économie
- pour en sortir, il faut "agir et non subir". Les réformes doivent donc être poursuivies et même accélérées.
Morceaux choisis :
"La peur est aujourd'hui la principale menace qui pèse sur l'économie. On rétablira la confiance en disant la vérité."
_ "Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise n'est pas terminée, et qu'elle aura un impact dans les mois qui viennent, sur la croissance, sur le chômage, sur la pouvoir d'achat".
"La crise d'aujourd'hui, ce n'est pas la crise du capitalisme. C'est la crise d'une attitude qui a trahi le capitalisme".
"Nous pouvons sortir de cette crise si nous décidons d'agir plutôt que de subir. Le marché tout-puissant, c'est fini. L'auto-régulation pour régler tous les problèmes, c'est fini."
Nicolas Sarkozy propose notamment d'en terminer avec les rémunérations excessives et les stock-options des dirigeants d'entreprises : "le gouvernement règlera le problème au besoin par la loi, avant la fin de l'année".
Le chef de l'Etat est revenu également sur les sanctions qu'il appelle de ses voeux pour les responsables de "ce naufrage : ils doivent être sanctionnés, au moins financièrement". Mais ce ne sera évidemment pas suffisant : la crise actuelle nécessite de "remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial" . S'agissant des éventuelles répercussions en France : le chef de l'Etat estime que les banques françaises semblent en mesure de résister à la crise, mais il n'acceptera pas "qu'un seul épargnant français perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révèlerait dans
l'incapacité de faire face à ses engagements".
"Pour améliorer la compétitivité de notre économie, il faut réduire le poids du secteur public : 30.600 postes de fonctionnaires seront supprimés en 2009". Pour autant, pas question de mener une politique d'austérité : "Je n'accepterai pas des hausses des impôts et des taxes qui
réduiraient le pouvoir d'achat des Français. Mon objectif est de
rendre du pouvoir d'achat aux Français, non de leur en prendre".
Nicolas Sarkozy se dit également persuadé qu'il va nous falloir désormais "produire autrement, et consommer différemment". Dans cette perspective, "toutes les conclusions du Grenelle de l'environnement
seront mises en oeuvre, et le principe du bonus-malus écologique sera étendu progressivement et dans la concertation" à de nouveaux produits.
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