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Municipales : les intercommunalités dans le viseur de la droite

Cela constitue le troisième tour de ces élections municipales. Un troisième tour qui risque là, aussi de tourner à la déroute pour la gauche. Après l'élection des maires dans les jours qui viennent, la majorité gouvernementale devrait perdre un certain nombre d'intercommunalité...là où une large part de la politique locale se décide.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (IDÉ)

Il a sauvé les meubles dans certaines villes, mais ces
victoires ne devraient pas suffire. Le Parti socialiste (et la gauche dans son
ensemble) est en passe de perdre des dizaines d'intercommunalités. Des
structures importantes qui fixent de nombreuses orientations politiques au
niveau local. Voici quelques-unes des plus emblématiques.

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résultats des municipales dans toutes les communes de France via notre moteur
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Bordeaux

Réélu dès le premier tour à Bordeaux, le triomphe d'Alain
Juppé lors de ces élections municipales va être total. Car la vague bleue qui a
balayé une large partie de la France a également touché l'agglomération
bordelaise. Plusieurs villes ont basculé à droite (comme Pessac ou
Saint-Médard-en-Jalles) ce qui va permettre à Alain Juppé de présider la CUB,
la Communauté urbaine de Bordeaux détenue jusqu'à présent par la gauche.

Lille

Martine Aubry a été
largement réélue à Lille dimanche soir avec 52,06% des suffrages lors d'une
triangulaire. Mais la victoire pourrait avoir un goût amer. Elle risque
en effet de perdre la présidence de la communauté urbaine. Deux villes clés ont été récupérées par la Roubaix et Tourcoing. Deux prises qui devraient
permettre à l'UMP et l'UDI de s'emparer de Lille Métropole communauté urbaine
(LMCU). Dès dimanche, Martine Aubry a reconnu elle-même qu'il sera "moins facile que la dernière
fois
" de la conserver.

Lyon

Même schéma qu'à Lille
pour Gérard Collomb. Le maire socialiste de Lyon a été réélu après avoir fait
l'union avec EELV entre les deux tours. Mais tout autour de la ville lyonnaise,
de nombreux bastions de gauche sont tombés dans l'escarcelle de l'UMP comme Saint-Priest, Rillieux-la-Pape, Francheville – dirigée
depuis 25 ans par le PS. Les socialistes ont également perdu Décines, Mions,
Chassieu et Saint-Fons. Conséquence, cette vague bleue pourrait coûter à Gérard
Collomb la présidence de la métropole lyonnaise. Ironie sur sort, c'est lui qui
en avait été l'artisan.

Marseille

La gauche, qui présidait la communauté urbaine de Marseille
Provence Métropole depuis 2008, va devoir céder sa place à l'UMP. La large
victoire de Jean-Claude Gaudin à Marseille
mais aussi la conquête de la Ciotat par la
droite lui permettre de prendre le contrôle de la structure intercommunale.

Paris

La future métropole du Grand Paris doit voir le jour au 1er janvier 2016. Et avant les municipales, la gauche espérait la diriger. Un
espoir qui ne sera pas concrétisé puisqu'en perdant de nombreuses communes de
la petite couronne, le PS, le Front de gauche et EELV n'obtiendront finalement
pas une majorité des 337 sièges de conseillers métropolitains. Selon les
différents calculs, la droite (UMP-UDI) devrait récupérer 55% de ces sièges.

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