Municipales : le Front de gauche au bord de l'implosion
L'alliance entre le Parti communiste (PCF) et le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon est au bord de l'implosion. Aussi bien localement que sur le plan national. Par exemple, à Montpellier, où les militants souhaitaient une alliance avec le PG. Mais plusieurs cadres du parti ont décidé de s'allier, dès le premier tour, au candidat socialiste.
C'est le cas d'Hervé Martin, conseiller municipal sortant. "Nous sommes un certain nombre à faire le choix de la gauche plutôt que celui de la gauche radicale. C'est une démarche de projet que nous avons depuis 1977 ", explique-t-il.
Cette stratégie d'alliance avec le PS provoque la colère de Jean-Luc Mélenchon et du Parti de gauche. D'autant qu'elle se répète dans plusieurs autres villes, dont Paris. Eric Coquerel, secrétaire national du PG, refuse de parler de divorce avec le PCF, mais refuse que cela se reproduise : "Ça nous handicape. On prend acte de ce qu'a fait le Parti communiste. Les endroits où le PC fait le choix du Parti socialiste, cela ne peut en aucun cas se faire sous l'étiquette du Front de gauche ".
Mais pour le Parti communiste, il s'agit de conserver ses élus et les municipalités qu'il dirige. Ce sont 43 communes de plus de 20 000 habitants qui sont aujourd'hui gérées par le PCF. Et le souhaite, en mars prochain, en conquérir ou en reconquérir d'autres, comme Le Havre, Corbeil-Essonnes, Calais, Sète ou Alès...
"On a fait un choix qu'on ne regrette pas du tout. C'est un choix pour construire un rassemblement plus large pour des majorités municipales de gauche ", explique Pascal Savoldely, chargé des élections municipales au Parti communiste.
Mais cette stratégie, assumée par le PCF, tend fortement les relations au sein du Front de gauche. Pierre Laurent, le numéro 1 du Parti communiste, et Jean-Luc Mélenchon ne se parlent plus, et s'échangent régulièrement quelques politesses par médias interposés.
Avant la fin du mois de janvier, les deux partis ont prévu une réunion de conciliation pour tenter d'apaiser les tensions. En cas d'échec, le Front de gauche pourrait être la première victime de ces élections municipales.
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