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Municipales : le casse-tête financier des candidats

Le journal des municipales se penche sur le financement des candidats. D'où vient l'argent des campagnes municipales ? Comment est-il dépensé ? Les partis politiques aident-ils leurs candidats exposés dans les villes les plus stratégiques ? Et surtout quelles sont les conditions pour espérer obtenir un remboursement d'une partie de ses frais par l'Etat ? 
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

Tous les moyens sont bons pour trouver de quoi financer
ses affiches, ses réunions publiques, on encore son local de permanence. A Paris, le candidat UMP du 18e, Pierre-Yves
Bournazel, a dû mettre de sa poche.

Lors des dernières élections municipales, en 2008,
l'emprunt auprès des banques était la deuxième source de financement des
campagnes derrière le versement personnel des candidats.

Xavier
Bruckert, tête d'une liste centriste à Nantes, a déboursé un peu plus de 4.000
euros de sa poche pour un budget estimé à 50.000 euros. "On va s'adapter en fonction de l'arrivée des dons des personnes physiques dans les caisses. En attendant, on n'a pas de local de campagne et on va miser sur les réseaux sociaux. Il y aura très peu d'affiches et pas de grandes réunions publiques ". 

Pas ou peu d'aide des partis

A l'UMP, on explique que l'état des
finances du parti après, justement,  l'invalidation du compte de campagne de
Nicolas Sarkozy l'an dernier, ne permet pas d'aider. Au FN, à défaut d'argent, "on prête du matériel et fournit des documents ou un site internet ", explique Wallerand de Saint-Just, candidat frontiste à Paris et trésorier du parti. Chez Europe Ecologie-les Verts, si "les caisses du parti ne permettent pas d'aider ", le parti aide autrement ses candidats.

La ligne officielle du PS : on ne finance pas au
niveau national pour ne pas faire de jaloux. Mais Alain Fontanel, secrétaire national aux fédérations, n'exclut pas un coup de pouce dans les villes hautement stratégiques.

L'espoir pour tous les candidats dans les villes de plus de 9.000 habitants (1.081 communes sur les 36.767 que compte la France), c'est d'être remboursé
après les élections jusqu'à 47.5% du plafond des dépenses fixé par l'article L52-11 du code électoral, en fonction de la taille des villes
(262.967 euros pour le 1er tour par exemple à Strasbourg, 76.764 à
Dunkerque, 110.154 euros pour Nîmes). 

154 rejets de comptes en 2008

Mais pour y arriver, il faut aussi recueillir au moins 5% des voix et présenter un compte en
banque irréprochable devant la Commission nationale des comptes de campagne et
des financements politiques
. Et la tâche est souvent ardue pour les candidats.  

De fait, de nombreux candidats se font épinglés par la
commission. Un tiers d'entre eux se sont vus amputés d'une partie de leur budget
en 2008. Pour d'autres, les comptes sont tout simplement rejetés.

L'un des motifs d'inquiétude de François Logerot, président de la commission nationale des comptes de campagne, est le comportement de certains maires sortants. 

Les candidats ont deux mois pour déposer leurs comptes devant la commission. En cas de manquement grave, un juge de l'élection peut aller jusqu'à annuler l'élection et prononcer l'inéligibilité du candidat.

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