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Municipales : la gauche perd de nombreux bastions

La gauche a perdu 155 villes de plus de 9.000 habitants, a annoncé dimanche soir le ministre de l'Intérieur, confirmant la sévère défaite du PS lors du second tour des élections municipales. Parmi ces villes, plusieurs étaient des bastions tenus par la gauche depuis de très nombreuses d'années, comme à Belfort, Montbéliard, Bobigny, Saint-Ouen, Quimper, ou Limoges. La liste est longue.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Une vague bleue a déferlé sur la France ce dimanche soir à l'occasion du second tour des élections municipales. Attendue depuis la semaine dernière et les résultats du premier tour, la large victoire de l'UMP a été confirmée vers 23h par le ministre de l'Intérieur. Depuis la place Beauvau, Manuel Valls a dévoilé des chiffres encore provisoires, mais déjà éloquents : 155 villes de plus de 9.000 habitants basculent à droite.

La carte des villes qui basculent

[Voir en plein écran](http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/carte-sans-nom_6515) "*Dix villes de plus de 100.000 habitants passeraient de gauche à droite* ", a déclaré Manuel Valls. Idem pour "*40 communes de 30.000 à 100.000 habitants* " et 105 de "*9.000 à 30.000 habitants* ", a-t-il précisé, avant d'ajouter qu'il "*faudra attendre les résultats complets pour tout ce qui concerne les villes de moins de 9.000 habitants* ". Parmi ces villes perdues par la gauche, nombreuses sont celles qui étaient considérées comme des bastions, des villes acquises depuis plusieurs dizaines années. **CARTE INTERACTIVE ►►►**  *Retrouvez les résultats des municipales dans toutes les communes de France avec notre moteur de recherche [en cliquant ici](http://www.franceinfo.fr/liste/municipales-2014)* En Franche-Comté, seule Besançon résiste ainsi à la vague bleue. La gauche s'est fait ravir par l'UMP Belfort, fief de Jean-Pierre Chevènement, à gauche depuis 1977. Montbéliard, berceau de PSA et terre ouvrière, ne fait pas exception. Le maire PS sortant Jacques Hélias y subit une sévère défaite (27,71%) face la candidate de droite Marie-Noëlle Biguinet (50,19%). En Bretagne, si le succès de l'UMP est moins important, il est tout aussi révélateur. La gauche parvient à conserver certains de ses bastions, comme Rennes, Lorient ou Brest. Mais elle essuie un revers spectaculaire à Quimper. Fief du proche conseiller de François Hollande, le maire sortant Bernard Poignant qui a dirigé la ville de 1989 à 2001 et depuis 2008, les électeurs ont offert une large victoire au candidat UMP Ludovic Jolivet (58,19%). La gauche pourrait perdre la communauté urbaine de Lille -------------------------------------------------------- Même scénario dans le Nord. Si Martine Aubry conserve la mairie de Lille, il n'en est pas de même de la communauté urbaine Lille Métropole (LMCU) qui pourrait échapper à la gauche. L'ancienne première secrétaire du PS a d'ailleurs reconnu qu'il sera "*moins facile que la dernière fois* " de la conserver. L'UMP a en effet enlevé les deux plus grosses communes du département après Lille : Roubaix et Tourcoing basculent à droite, ce qui pourrait "*conditionner l'évolution de Lille Métropole communauté urbaine* ", a estimé Jean-René Lecerf, le challenger de Martine Aubry. En banlieue parisienne, la "ceinture-rouge" s'étiole ---------------------------------------------------- La liste des bastions perdus est longue : Saint-Etienne, Limoges (aux mains de la gauche depuis 1912), La Roche-sur-Yon (depuis 37 ans à gauche), Chambéry (25 ans à gauche). En région parisienne, Saint-Ouen bascule également. Dirigée par les communistes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ville était avec Bobigny -qui tombe aussi aux mains de la droite- l'une des dernières places fortes de la "ceinture-rouge", réputée imprenable jusque dans les années 1980. Selon le sociologue Jean Viard (CNRS), la perte de 150 villes s'apparente "*vraiment (à) une Bérézina* ". Le Premier ministre a reconnu l'ampleur des dégâts. La "*responsabilité* " est "*collective* " et "*j'y prends toute ma part* ", a affirmé Jean-Marc Ayrault, présenté ces derniers jours dans la presse sur un siège éjectable. Il s'agit d'un "*message clair qui doit être pleinement entendu* ", a-t-il ajouté.

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