Une vague bleue a déferlé sur la France ce dimanche soir à l'occasion du second tour des élections municipales. Attendue depuis la semaine dernière et les résultats du premier tour, la large victoire de l'UMP a été confirmée vers 23h par le ministre de l'Intérieur. Depuis la place Beauvau, Manuel Valls a dévoilé des chiffres encore provisoires, mais déjà éloquents : 155 villes de plus de 9.000 habitants basculent à droite.La carte des villes qui basculent [Voir en plein écran](http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/carte-sans-nom_6515) "*Dix villes de plus de 100.000 habitants passeraient de gauche à droite* ", a déclaré Manuel Valls. Idem pour "*40 communes de 30.000 à 100.000 habitants* " et 105 de "*9.000 à 30.000 habitants* ", a-t-il précisé, avant d'ajouter qu'il "*faudra attendre les résultats complets pour tout ce qui concerne les villes de moins de 9.000 habitants* ". Parmi ces villes perdues par la gauche, nombreuses sont celles qui étaient considérées comme des bastions, des villes acquises depuis plusieurs dizaines années.**CARTE INTERACTIVE ►►►** *Retrouvez les résultats des municipales dans toutes les communes de France avec notre moteur de recherche [en cliquant ici](http://www.franceinfo.fr/liste/municipales-2014)* En Franche-Comté, seule Besançon résiste ainsi à la vague bleue. La gauche s'est fait ravir par l'UMP Belfort, fief de Jean-Pierre Chevènement, à gauche depuis 1977. Montbéliard, berceau de PSA et terre ouvrière, ne fait pas exception. Le maire PS sortant Jacques Hélias y subit une sévère défaite (27,71%) face la candidate de droite Marie-Noëlle Biguinet (50,19%). En Bretagne, si le succès de l'UMP est moins important, il est tout aussi révélateur. La gauche parvient à conserver certains de ses bastions, comme Rennes, Lorient ou Brest. Mais elle essuie un revers spectaculaire à Quimper. Fief du proche conseiller de François Hollande, le maire sortant Bernard Poignant qui a dirigé la ville de 1989 à 2001 et depuis 2008, les électeurs ont offert une large victoire au candidat UMP Ludovic Jolivet (58,19%).La gauche pourrait perdre la communauté urbaine de Lille-------------------------------------------------------- Même scénario dans le Nord. Si Martine Aubry conserve la mairie de Lille, il n'en est pas de même de la communauté urbaine Lille Métropole (LMCU) qui pourrait échapper à la gauche. L'ancienne première secrétaire du PS a d'ailleurs reconnu qu'il sera "*moins facile que la dernière fois* " de la conserver. L'UMP a en effet enlevé les deux plus grosses communes du département après Lille : Roubaix et Tourcoing basculent à droite, ce qui pourrait "*conditionner l'évolution de Lille Métropole communauté urbaine* ", a estimé Jean-René Lecerf, le challenger de Martine Aubry.En banlieue parisienne, la "ceinture-rouge" s'étiole---------------------------------------------------- La liste des bastions perdus est longue : Saint-Etienne, Limoges (aux mains de la gauche depuis 1912), La Roche-sur-Yon (depuis 37 ans à gauche), Chambéry (25 ans à gauche). En région parisienne, Saint-Ouen bascule également. Dirigée par les communistes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ville était avec Bobigny -qui tombe aussi aux mains de la droite- l'une des dernières places fortes de la "ceinture-rouge", réputée imprenable jusque dans les années 1980. Selon le sociologue Jean Viard (CNRS), la perte de 150 villes s'apparente "*vraiment (à) une Bérézina* ". Le Premier ministre a reconnu l'ampleur des dégâts. La "*responsabilité* " est "*collective* " et "*j'y prends toute ma part* ", a affirmé Jean-Marc Ayrault, présenté ces derniers jours dans la presse sur un siège éjectable. Il s'agit d'un "*message clair qui doit être pleinement entendu* ", a-t-il ajouté.