Moody's abaisse la perspective de la France et François Baroin parle de "ralentissement"
Après la décision de l'agence de notation Moody's d'abaisser la perspective de la note Aaa de la France de stable à négative, la mauvaise nouvelle du jour vient de François Baroin qui a indiqué que la France était dans "un ralentissement".
Moody's a abaissé lundi soir la perspective de la note Aaa de la France de stable à négative, conséquence selon l'agence des incertitudes autour de la conjoncture de la zone euro et des ambitions de Paris en matière de réduction de déficits. La France n'est pas la seule touchée puisque l'agence de notation américaine a également ajusté les notes et les perspectives de huit autres pays de l'Union européenne dont le Royaume-Uni et l'Italie.
Le rappel à l'ordre de Moody's intervient un mois jour pour jour après la décision de Standard & Poor's de réduire d'un cran la note de la France, de AAA à AA+, en réaction à l'aggravation de la crise de la dette.
Moody's met en cause le niveau de la dette française, la faible croissance européenne pour justifier sa décision.
Baroin connaît les chiffres de croissance au 4e trimestre
Comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, le ministre de l'économie, François Baroin, a affirmé mardi connaître le chiffre de la croissance au 4e trimestre, que doit annoncer l'Insee mercredi."Je connais le chiffre publié demain. On est dans un ralentissement, une forme de faux-plat économique", a-t-il indiqué sur LCI, refusant cependant de dire si le chiffre était négatif, ce qui signifierait l'entrée de la France en récession. "Ça, l'Insee vous le dira", a-t-il dit.
"Un désavoeu cinglant pour Nicolas Sarkozy"
"Après avoir fait de la conservation du triple A l'objectif de sa politique, Nicolas Sarkozy avait fait de l'agence Moody's le seul juge de sa notation financière : il est aujourd'hui contredit et démenti par ceux-là même qu'il a érigé en référence ultime. La décision de cette agence de notation sanctionne la politique économique de la droite qui a aggravé la dette et les déficits, et qui a conduit au décrochage de la croissance", a réagi Delphine Batho, porte-parole de François Hollande.
Après la dégradation décidée par S&P's, Nicolas Sarkozy avait critiqué les réactions : "Tout d'un coup, une agence de notation, Standard & Poor's, devenait la référence absolue de tous ceux qui, jusqu'à présent, soit l'ignoraient, soit la critiquaient», avait-t-il dit lors de ses voeux au monde économique. On a vu un spectacle parfois indécent, pour ceux qui aiment leur pays, d'hommes et de femmes donnant le sentiment de se réjouir de ce que venait de décider cette agence. C'était vendredi», avait-t-il poursuivi. "Lundi, une autre agence, deux fois plus importante, a dit le contraire". Il faisait allusion à Moody's, agence en réalité comparable à S&P.
Côté Modem, son porte-parole, Yann Wehrling, a renvoyé PS et UMP dos à dos en estimant que les avis des agences de notation sont peu prises en compte. "C'est une forme d'irresponsabilité afin d'éviter d'aborder ce sujet difficile", a-t-il affirmé.
Aujourd'hui cette agence a décidé de placer la France sous note négative, mais ne l'a pas dégradée.
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