"Il n'y a pas de moralisation de la vie publique s'il n'y a pas une justice pour l'appliquer"
Eric Alt, vice-président de l'association Anticor, est l'invité de Julien Benedetto sur Franceinfo.
Après le Front national, la justice enquête sur des soupçons d'emplois fictifs au Modem. Une affaire embarrassante pour le ministre de la justice François Bayrou, homme fort de la loi sur la moralisation de la vie publique.
Eric Alt, vice-président de l'association de lutte contre la corruption Anticor, répond aux questions de Julien Benedetto, mercredi 14 juin, sur Franceinfo.
L'association dénonce des failles dans le statut d'assistant parlementaire européen. "Il y a des assistants accrédités, des assistants locaux, certains à plein-temps, d'autres à mi-temps, donc il faudra voir ce qu'ils ont fait et si éventuellement on peut leur reprocher quelque chose. On a un système qui basiquement est un système légal, ce n'est pas un système qui est satisfaisant", soutient Eric Alt.
Une moralisation ambitieuse
Alors quelles sont les préconisations de l'association Anticor? "Il faudrait que les assistants parlementaires européens soient accrédités, qu'ils soient obligés de faire un travail législatif en rapport avec les fonctions de leurs députés. Les assistants locaux sont hors de contrôle", affirme le vice-président d'Anticor.
En mai dernier, Eric Alt a rencontré François Bayrou. Certaines propositions d'Anticor ont été reprises dans le projet de loi sur la moralisation de la vie publique, dont le non-cumul des mandats ou encore la suprression de la Cour de justice de la République. Eric Alt a "en partie" le sentiment d'avoir été entendu. "C'est un projet de loi ambitieux, il y a une dimension constitutionnelle et puis il y a des dispositions sur les conflits d'intérêt, des dispositions sur le financement de la vie politique qui sont très intéressantes. Mais il n'y a pas de moralisation de la vie publique s'il n'y a pas une justice pour l'appliquer", regrette le vice-président d'Anticor.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.