Nouvelle coordination de LFI : "Si on peut éviter d'étaler ces discussions sur la place publique, c'est mieux", répond Manuel Bompard aux critiques
La nouvelle organisation de La France insoumise pose question au sein même du parti. Des critiques balayées ce lundi 12 décembre par Manuel Bompard, invité de France Inter.
"Si on peut éviter d'étaler ces discussions sur la place publique, c'est mieux", déclare ce lundi 12 décembre sur France Inter Manuel Bompard, en réponse aux critiques sur la nouvelle coordination de La France insoumise (LFI). "Je ne dis à personne de se taire, il est nécessaire qu'on puisse avoir des cadres d'échange et nous les avons, nous les aurons encore en interne", ajoute celui qui s'apprête à prendre la tête du mouvement.
Elle a "été choisie par cooptation, ce qui favorise les courtisans et contribue à faire taire la critique", reproche la députée de Seine-Saint-Denis dans Libération ce lundi. Elle dénonce un "repli" quand son collègue élu dans la Somme a parlé la veille, sur LCI, d'un "rétrécissement". À la place, tous deux se sont vus proposer de siéger dans une nouvelle instance, le "conseil politique".
"Pas un parti politique traditionnel"
"Il peut y avoir des votes, il y en a parfois dans certaines de nos instances et certaines de nos structures, mais parfois notre mouvement, à l'échelle locale comme à l'échelle nationale, privilégie des formes de décision qui sont davantage des formes de recherche de consensus", explique Manuel Bompard, en réponse à ces critiques sur le manque de démocratie interne, chez LFI.
"Pourquoi ? Parce qu'on n'est pas un parti politique traditionnel, qu'on cherche à inventer une nouvelle forme, à dépasser cette forme de parti traditionnel", ajoute-t-il. C'est une manière, selon lui, d'éviter les "affrontements entre courants, entre plateformes". "On cherche plutôt des formes d'action qui évitent d'être paralysés dans des clivages entre minorités et majorités", insiste-t-il.
"Mon problème aujourd'hui, ce n'est pas Clémentine Autain ou François Ruffin. Mon problème, c'est Emmanuel Macron, c'est l'extrême droite, c'est comment on fait pour apporter une réponse à la souffrance sociale, à la souffrance écologique dans ce pays
Manuel Bompardsur France Inter
Selon lui, "la qualité du fonctionnement d'une organisation politique s'apprécie aussi au regard de ses résultats électoraux". "Sur ce point-là, j'ai l'impression que quand on se compare, on n'a pas vraiment de raisons de s'inquiéter", dit-il. Lors de la dernière présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est arrivé troisième. Quant au groupe LFI à l'Assemblée, il compte aujourd'hui 75 députés, contre 17 sous la précédente législature.
"Mon problème aujourd'hui, ce n'est pas Clémentine Autain ou François Ruffin", assure-t-il. "Mon problème, c'est Emmanuel Macron, c'est l'extrême droite, c'est comment on fait pour apporter une réponse à la souffrance sociale, à la souffrance écologique dans ce pays", poursuit-il.
L'élection présidentielle 2027 en ligne de mire
"Dire aujourd'hui qui sera le ou la mieux placé pour porter nos couleurs en 2027 est impossible", répond par ailleurs Clémentine Autain à propos de la prochaine élection présidentielle. "Quand la question se posera, si je pense que je dois prendre mes responsabilités, ne vous inquiétez pas, je vous le dirai", ajoute-t-elle.
"Mon rôle, et le rôle dont s'est doté cette coordination, c'est d'assurer notre unité, c'est d'assurer le travail de développement de notre mouvement et certainement pas d'arbitrer en 2022 qui sera le prochain candidat à la présidentielle de 2027", rétorque Manuel Bompard, proche de Jean-Luc Mélenchon.
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