Retrait de Marion Maréchal-Le Pen : à Carpentras, des frontistes hésitent entre "la gifle" et "une décision honorable"
La décision de la députée frontiste de faire une pause politique a surpris ses sympathisants du Vaucluse où la nièce de Marine Le Pen est devenue la benjamine de l'Assemblée nationale en 2012.
Marion Maréchal-Le Pen a annoncé mardi 9 mai qu'elle quittait temporairement la vie politique. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen ne se représentera pas aux législatives de juin dans le Vaucluse, où, à 22 ans, elle été élue députée en 2012. À Carpentras, son berceau politique, les réactions oscillent entre le reproche, la déception et l'espoir d'un retour.
Une surprise plus ou moins appréciée
À Carpentras, des militants et des sympathisants frontistes se retrouvent souvent, entre voisins, sur la place des Pénitents noirs. Mardi, alors que la décision de son retrait est annoncée pour le lendemain dans le journal Vaucluse matin, les commentaires vont bon train. Le choix de Marion Maréchal-Le Pen est vécu comme une très mauvaise surprise par certains habitants. L'un estime qu'elle "déserte à un moment crucial", alors que tout, dit-il, reposait sur elle dans le canton et même dans la région.
Pour nous c’est une gifle. On va y laisser des plumes, c’est certain.
Un sympathisant de Carpentras
Une voisine se montre plus compréhensive sur les motifs personnels et familiaux avancés par Marion Maréchal-Le Pen. "C’est triste, mais elle va s’occuper de sa fille. Elle va vivre sa vie, elle a bien raison", déclare-t-elle.
Un retrait uniquement vu sur l'angle personnel
Si les sympathisants ne s’attendaient pas à ce retrait, la garde rapprochée de la députée savait, depuis des semaines, qu’elle voulait changer de vie. Hervé de Lépinau, son suppléant dans la 3e circonscription du Vaucluse, se dit triste, tout en en appréciant particulièrement les raisons de la pause politique, qu'il cantonne uniquement à la famille.
Marion est maman d’une petite fille qu’elle n’a pas vue grandir pour l’instant. Avant d’être femme politique elle veut être mère et mère à plein temps. Donc, cette décision est très honorable.
Hervé de Lépinau, suppléant de Marion Maréchal-Le Pen
Le secrétaire général adjoint du FN du Vaucluse, Georges Michel, ajoute qu’elle laisse, à ses yeux, un beau bilan. Il égrène les mandats acquis par des élus frontistes ces cinq dernières années, attribuant à la nièce de Marine Le Pen une partie du succès. À ses côtés, le patron du FN dans le département, Thierry d’Aigremont, ne doute pas une seconde que la pause aura une fin. "Ce n’est pas un adieu, c’est un au revoir", déclare, sûr de lui, le secrétaire général du Front national du Vaucluse.
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