Le fisc soupçonne Marine Le Pen et son père d'avoir sous-évalué leur patrimoine
La candidate à la présidentielle fait l'objet de deux procédure de redressement fiscal pour des biens détenus avec Jean-Marie Le Pen, selon "Le Monde".
C'est une nouvelle affaire dont Marine Le Pen aurait sans doute aimé se passer. Selon Le Monde du 14 mars, la présidente du Front national est sous le coup de deux procédures de redressement fiscal, qui pourraient l’une et l’autre aboutir à "une réévaluation significative de la valeur de ses biens, de l’ordre de 60%". Si c'est le cas, Marine Le Pen serait alors assujettie à l’impôt sur la fortune (ISF).
Selon le quotidien, la première procédure concerne le célèbre domaine de Montretout à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Ce manoir de 11 pièces avec dépendances et parc de 5 000 m² est possédée à 12,5 % par Marine Le Pen via une société civile immobilière. Jean-Marie Le Pen en détient 75%, avec Yann, la sœur aînée de Marine Le Pen.
Pour le fisc, le domaine vaut 5 millions d'euros, contre 2,5 selon les estimations de la famille Le Pen. Résultat : d'après l’administration, les parts de Marine Le Pen ne vaudraient donc pas 142 800 euros, mais 362 000 euros. Ce qui fait tout la différence pour le fisc qui réclame en conséquence 63 000 euros. Une commission de conciliation doit rendre prochainement son avis.
"Une maison invendable au prix indiqué"
"L’issue reste ouverte tant que nous n’avons pas l’avis de la commission, explique au Monde François Wagner, l'avocat de Marine Le Pen. Nous pouvons encore aller au contentieux, car nous n’acceptons pas les revendications de l’administration." Le conseil affirme en outre que sa cliente conteste tout et explique que la valeur de ces parts figurait sur "toutes les déclarations d’ISF de Jean-Marie Le Pen depuis des années et n’avait jamais été contestée".
Le père de Marine Le Pen, déjà assujetti à l’ISF, récuse toute sous-évaluation. "C’est une maison mangée par les termites, dont le parquet se casse sous les pieds. Elle est invendable au prix indiqué par l’administration fiscale", plaide Frédéric Joachim, l'avocat de Jean-Marie Le Pen.
Une enquête préliminaire ouverte par le PNF
L'autre procédure fiscale concerne la maison familiale des Le Pen de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), dont Marine Le Pen possède la part la plus importante, dans le cadre d’une indivision. La présidente du FN a racheté la demeure, avec son père et sa sœur, à Jany Le Pen, la seconde femme de Jean-Marie Le Pen. L'acte, datant du 4 décembre 2012, est aujourd'hui contesté concernant l'estimation du bien. Marine Le Pen réfute là encore l’analyse du fisc.
Marine Le Pen et son père étant députés européens, ils sont à ce titre tenus de transmettre des déclarations de patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). L'autorité administrative les soupçonne d'avoir sous-évalué leur patrimoine détenu en commun, notamment leur propriété de Montretout à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
Saisie par la HATVP, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire en janvier 2016. Marine Le Pen et son père, brouillés depuis l'évincement de ce dernier des instances du parti frontiste, ont été entendus par la justice, mardi 31 janvier. Selon le JDD, le fisc leur réclame près de 3 millions d’euros.
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