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Marine Le Pen sur France 2 : à son tour, la présidente du FN pose ses conditions

France Télévision a invité deux des adversaires de la présidente du FN aux régionales, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon, après les protestations du PS et du parti Les Républicains. A son tour, Marine Le Pen demande à modifier l'émission.
Article rédigé par franceinfo
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  (Marine Le Pen sera l'invitée de "Des paroles et des actes" jeudi pour la cinquième fois, un record © MaxPPP)

L'organisation de l'émission "Des paroles et des actes" de jeudi soir avec Marine Le Pen en tant que principale invitée tourne au cafouillage. Les deux dirigeants PS et LR se sont parlé au téléphone et "ont convenu de saisir le CSA le plus vite possible" . Finalement, dans la nuit de mercredi à jeudi, France Télévision a lancé une invitation à Xavier Bertrand (LR) et de Pierre de Saintignon (PS) pour un débat en fin d'émission. Ce sont deux de ses adversaires aux régionales. A son tour, Marine Le Pen pose ses conditions.

Pas de certitude sur l'organisation 

La présidente du FN a fait savoir à la mi-journée jeudi qu'elle demandait le remplacement du débat prévu en début d'émission avec le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll et le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde par une confrontation avec les deux nouveaux invités. Dans un communiqué, Marine Le Pen a aussi regretté "le manque de courtoisie et de correction de la chaîne scandaleux" à son endroit. 

Le candidat PS se ravise

Viendra, viendra pas ? Selon les informations de France Info, Pierre de Saintignon privilégiait le refus de l'offre de dernière minute telle qu'elle est présentée. "Une invitation à 1h du matin le jour de l'émission, et 10 minutes chacun en fin de soirée après 2 heures de Marine Le Pen non stop… ça prouve le mépris de France 2 pour les autres candidats" juge ce matin l'équipe de campagne du candidat PS, qui exige que Pierre de Saintignon soit présent pendant toute l'émission. "On a très envie de débattre, mais pas dans n'importe quelles conditions".

Invité jeudi matin à réagir chez nos confrères de France Inter, Pierre de Saintignon réservait sa réponse et qu'il l'annoncera "dans la matinée" . Le candidat PS reste insatisfait de l'organisation de l'émission. 

"Si j'ai bien compris on nous propose à chacun dix minutes pour répondre à deux heures d'émission organisée par le service public, une sorte de metteur en scène d'une candidate à sept semaines de l'élection régionale"

"Réponse pour DPDA dans la matinée" Pierre de Saintignon sur France Inter jeudi matin

Finalement, Pierre de Saintignon a annoncé vers 13h qu'il serait présent sur le plateau de l'émission.

 

Jean-Christophe Cambadélis s'était lui précédemment insurgé contre la présence de Marine Le Pen en "prime time", à une heure de grande écoute, sans ses rivaux, Pierre de Saintignon (PS) et Xavier Bertrand (Les Républicains, LR). Le premier avait écrit en son nom au CSA et le second avait adressé un courrier à la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte.

De son côté, l'entourage de Xavier Bertrand annonce candidat Les Républicains en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, participera à l'émission, sans dire si la nouvelle organisation lui convient. Le député du Nord LR, Gérard Darmanin, précise que Xavier Bertrand sera en duplex, pour cause de campagne.

"Une distorsion dans l'équité médiatique"

Jean-Christophe Cambadélis avait proposé une initiative commune aux deux camps. "Nul n'ignore que nous sommes à 55 jours de l'élection régionale. Chacun sait que l'extrême droite peut l'emporter dans la région (...) où Marine Le Pen est candidate" , a expliqué le premier secrétaire du PS dans un courrier à Nicolas Sarkozy, le président du parti Les Républicains. "Tout laisse à penser que les trois candidats (...) seront au coude-à-coude" , ajoutait-t-il alors que les sondages annoncent une triangulaire au deuxième tour et placent Marine Le Pen en tête.

"Cette nouvelle invitation introduit une distorsion dans l'équité médiatique, qui plus est au profit d'un mouvement d'extrême droite. Ceci au moment où dans toute l'Europe, ces mouvements ont le vent en poupe. Voilà pourquoi je vous propose que nous saisissions ensemble le CSA." (Jean-Christophe Cambadélis)

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