Marche contre l'antisémitisme : Manuel Valls appelle à "un sursaut face au tsunami de ces actes antisémites"

C'est un "un appel au rassemblement de tous les Français", insiste l'ancien Premier ministre. Si l'extrême-droite cherche "un blanchiment", ils sont "aidés par Jean-Luc Mélenchon", ajoute-t-il.
Article rédigé par franceinfo
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Manuel Valls était l'invité du "8h30 franceinfo", le 15 octobre 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Manuel Valls, ancien Premier ministre, appelle mercredi 8 novembre  sur franceinfo, à "une mobilisation, un sursaut, une prise de conscience sur ce que nous sommes en train de vivre" face "à l'explosion, au tsunami de ces actes antisémites, judéophobes". L'ancien Premier ministre constate en effet que "la haine des Juifs, la haine d'Israël se répand dans notre pays" et salue l'"acte politique" de Yaël Braun-Pivet [présidente de l'Assemblée nationale] et de Gérard Larcher [président du Sénat] qui appellent à une marche contre l'antisémitisme dimanche. Manuel Valls sera "évidemment" présent.

Il souhaite se mobiliser parce que "l'antisémitisme, c'est chez nous". Manuel Valls rappelle ainsi "les actes antisémites, les croix gammées dessinées sur des portes", les maisons "signalées parce qu'il y a des Juifs", les messages de haine sur les réseaux sociaux "où on crie 'Mort aux Juifs'". "C'est dans ce pays des Droits de l'Homme, poursuit-il, mais qui a connu aussi l'affaire Dreyfus et les décrets anti-Juifs de Pétain. C'est en France". Pour Manuel Valls, "le sursaut doit donc être au-delà de toutes les préventions. Il faut être capable de s'élever. Chaque citoyen ne doit pas avoir peur de manifester contre l'antisémitisme, contre la haine des Juifs, pas avoir peur de se rassembler. Chacun doit prendre ses responsabilités".

Concernant le fait que le RN a annoncé qu'il participerait à cette marche, Manuel Valls répond que c'est avant tout "un appel au rassemblement de tous les Français". Il assure connaître "les racines et l'idéologie fondatrice du RN" mais se défend, expliquant que "ce sont eux qui décident de venir" à la marche de dimanche. "Je vais à une manifestation à l'appel du président du Sénat et de la présidente de l'Assemblée nationale, qui est un appel à tous les Français, répète-t-il. Peut-être qu'eux [le RN] cherche à opérer ce changement, ce 'blanchiment'. D'une certaine manière, ils sont aidés par l'attitude de Jean-Luc-Mélenchon et de LFI", analyse Manuel Valls.

J-L. Mélenchon "met une cible derrière tous ceux qui vont manifester dimanche"

Malgré tout, pour l'ancien Premier ministre, "dans ce moment très grave", ce qui prime, c'est la mobilisation d'un maximum de Français : "Je manifesterai avec ceux qui partagent mes valeurs". Manuel Valls ne donnera "jamais" un "passeport de probité à l'extrême droite" et dit ne pas ignorer que "madame Le Pen, monsieur Bardella et le RN, manifestent aussi d'une certaine manière leur rejet des musulmans". Manuel Valls se dit donc conscient de tout cela, mais insiste sur le fait que "dans ce moment précis, si grave, il est temps plus que jamais de dire notre lien, notre amitié, notre relation avec le judaïsme et notre rejet de la haine. Cette manifestation, elle doit être puissante pour déborder tous les petits débats".

Questionné sur un message de Jean-Luc Mélenchon posté mardi sur le réseau social X disant : "Dimanche manif de 'l'arc républicain' du RN à la macronie de Braun-Pivet [...] Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous", Manuel Valls répond : "Chaque tweet, chaque expression de sa part est de plus en plus ignoble. Là, c'est particulièrement grave". Pour l'ancien Premier ministre, lorsque Jean-Luc Mélenchon écrit : "'Les amis du soutien inconditionnel' non pas à 'Israël' mais 'au massacre', ce sont ses mots, 'ont leur rendez-vous', il met une cible derrière tous ceux qui appellent ou qui vont manifester dimanche. Ils sont 'complices' du massacre des Palestiniens. C'est insupportable, c'est très grave". Jean-Luc Mélenchon adopte "une stratégie de rupture, de violence, de division dans notre pays avec des conséquences très dangereuses", estime Manuel Valls.

Manuel Valls le répète, "dimanche, c'est une manifestation de soutien à nos compatriotes qui ont perdu des proches en Israël. Il s'agit d'un soutien aux otages. Il s'agit d'une manifestation contre l'antisémitisme, contre la haine des Juifs, contre ceux qui veulent lier le sort des Juifs français à ce qu'il se passe en Israël. C'est ce qui est insupportable et c'est ce à quoi contribue Jean-Luc Mélenchon par ses tweets et ses discours de haine qui est sorti du champ républicain". L'ancien Premier ministre l'assure, se rassembler dimanche ce n'est pas soutenir "le gouvernement israélien" ou "les actions de l'État d'Israël même si moi, je soutiens l'État d'Israël dans ce moment". Pour Manuel Valls, "il faut sortir de cette confusion dans laquelle cherche à nous plonger Jean-Luc Mélenchon". Manuel Valls espère enfin qu'en-dehors de la marche, il y aura "un grand hommage à nos victimes. Il faut et il y aura un hommage national pour nos compatriotes tués", conclut-il.

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