Mais que reproche Manuel Valls à Emmanuel Macron ?
Dans un long entretien au magazine "Society", le Premier ministre revient sur le cas d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Economie a multiplié les sorties ces dernières semaines.
Manuel Valls assure ne pas vouloir faire un "procès" à Emmanuel Macron. Cependant, le chef du gouvernement remet en place son ministre de l'Economie dans un entretien au magazine Society, publié vendredi 29 avril. En avril, le locataire de Bercy a lancé son propre mouvement politique, "En marche", et multiplié les sorties illustrant une prise de distance avec l'Elysée. Voici ce que lui reproche Manuel Valls :
Ne pas jouer assez "collectif"
"Qu'il y ait des talents, des expressions différentes, ce n'est pas un problème. En revanche, ce que je crois profondément, c'est qu'il y faut du jeu collectif", plaide Manuel Valls dans Society. "Il ne peut pas y avoir dans l'équipe gouvernementale ceux qui sont à la tâche tous les jours, qui sont mobilisés pour la réussite du quinquennat, et ceux qui ont un autre agenda. On ne peut pas être ministre et préparer un autre agenda que celui du président de la République", a-t-il encore martelé, pointant un risque de "tensions".
Interrogé sur ces "tensions" avec son ministre de l'Economie par des journalistes dans l'avion qui le conduisait à Nouméa jeudi, Manuel Valls a en outre ironisé: "Je ne crois pas que ce soit avec moi maintenant" qu'il y a des tensions. Il a selon Le Monde renvoyé à François Hollande la charge de "traiter" le problème.
Prôner un "ni droite ni gauche" dangereux
"La gauche aujourd'hui ne me satisfait pas", avait déclaré Emmanuel Macron lors d'un entretien diffusé le 24 avril sur Arte. "Ni à droite, ni à gauche", dit-il, son mouvement "En Marche" a pour ambition de dépasser les clivages partisans, sans toutefois s'inscrire dans une perspective présidentielle. Mais "le 'ni droite ni gauche' est dangereux", a estimé Manuel Valls, interrogé par Society.
Pour le Premier ministre, il faut en revanche "apprendre à gouverner autrement", alors que le Front national s'invitera probablement au 2e tour de la présidentielle. Qu'il soit de droite ou de gauche, la manière dont le vainqueur "va devoir gouverner le pays sera forcément différente", assure Manuel Valls. "Il ne pourra pas faire comme s'il n'y avait pas eu cette élection."
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