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"Iznogoud", "doublure", "le mieux placé"... Pas encore candidat, Manuel Valls est déjà au centre de l'attention à gauche

Ira ou ira pas ? En attendant la décision du Premier ministre pour la présidentielle, ses opposants et ses soutiens ont déjà commencé à se positionner.

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manuel Valls pourrait se lancer dans la course à la présidentielle dans les jours à venir. (CITIZENSIDE/YANN BOHAC / CITIZENSIDE)

Au lendemain du renoncement de François Hollande, tous les projecteurs sont braqués sur son Premier ministre, Manuel Valls. Depuis plusieurs semaines, celui-ci envoie des signaux pour se lancer dans la course à la présidentielle, via la primaire de la gauche. La route est maintenant dégagée pour celui que Marine Le Pen a qualifié de "doublure".

L'annonce surprise de François Hollande, jeudi 1er décembre, serait d'ailleurs intimement liée à l'ambition de son Premier ministre, pour le politologue Laurent Bouvet. Il estime que le président de la République "a subi une très grosse pression de Manuel Valls". Parmi ces coups de pression, une interview au JDD dans laquelle le Premier ministre affirme être "prêt à mener le combat".

Une ambition qui n'a pas tardé à faire réagir de nombreux responsables politiques, convaincus qu'il faudra compter sur Manuel Valls pendant l'élection présidentielle, avant même que le principal intéressé ne confirme son choix.

Ceux qui critiquent (déjà) Manuel Valls

Manuel Valls devient un adversaire des autres candidats déclarés à la primaire de la gauche, comme Benoît Hamon. Ce dernier a jugé que le Premier ministre "ne pouvait pas incarner l'avenir de la gauche". La raison ? " Il a théorisé les gauches irréconciliables", selon le député, qui souhaite "incarner une gauche totale". 

De son côté, Arnaud Montebourg, aussi candidat à la primaire, a jugé "difficile" que le Premier ministre reste à Matignon s'il se portait candidat. Pour autant, il a estimé qu'il ne devait pas y avoir "d'affrontement" entre eux.

Enfin, le député socialiste Pascal Cherki a comparé Manuel Valls à "Iznogoud", sur le plateau de franceinfo vendredi matin. "Vous savez, le petit qui veut être calife à la place du calife", a-t-il précisé, avant d'ajouter que "quand vous êtes Premier ministre, vous avez un devoir de loyauté et de solidarité jusqu'au bout".

Ceux qui soutiennent (déjà) Manuel Valls

A gauche, certains se réjouissent de la décision du président de la République, dont la candidature commençait à vivement inquiéter. Plusieurs personnalités ont ainsi affiché leur soutien à une candidature de Manuel Valls pour la présidentielle. 

C'est le cas de Juliette Méadel, secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, qui a considéré que Manuel Valls était "le mieux placé" pour représenter le Parti socialiste à la présidentielle. "Il a évidemment toute sa légitimité pour prolonger le travail qui a été fait", a-t-elle précisé sur Europe 1, vendredi 2 décembre.

Autre soutien dans le gouvernement, le ministre de la Ville Patrick Kanner qui a déclaré que "celui qui a la force de pouvoir y aller aujourd'hui, c'est Manuel Valls". Mieux, son ministre estime que le chef du gouvernement "se prépare à être candidat".

Reste à connaître les véritables intentions de Manuel Valls. Samedi 3 décembre, il pourrait donner des indications lors de son intervention au meeting de la Belle alliance populaire.

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