Résultats européennes 2019 : percée des écologistes, défaite historique de la droite... Les cinq surprises du scrutin en France
Pour François-Xavier Bellamy (LR), la soirée de dimanche a été amère. A l'inverse, Yannick Jadot (EELV) a pu célébrer le très bon score obtenu par sa liste.
Le duel entre le Rassemblement national et La République en marche prédit par les sondages a bien eu lieu. La liste du parti d'extrême droite est arrivée en tête avec 23,31% des voix, contre 22,41% pour la liste de la majorité présidentielle, selon les résultats complets publiés par le ministère de l'Intérieur lundi matin.
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Mais à l'arrière du peloton, la soirée du dimanche 26 mai a été pleine de surprises. Les écologistes menés par Yannick Jadot ont effectué une percée inattendue en s'invitant à la troisième place des élections européennes, avec 13,47% des voix.
A l'inverse, Les Républicains et La France insoumise, qui espéraient tous deux monter sur le podium, ont connu une sévère déconvenue. Franceinfo résume les cinq surprises de ce scrutin.
1Europe Ecologie-Les Verts sur le podium
Les sondages n'avaient pas anticipé une telle percée. La liste d'Europe Ecologie-Les Verts a obtenu 13,47% des suffrages, devenant ainsi la première force de gauche de ces élections européennes, loin devant La France insoumise (6,31%) et le PS (6,19%). Les écologistes envoient ainsi 12 à 13 députés à Strasbourg et à Bruxelles, soit plus que les deux autres formations de gauche réunies.
"C'est une vague verte européenne dont nous sommes les acteurs, s'est réjoui Yannick Jadot, tête de liste EELV. Nous voulons que l'écologie devienne la matrice qui fasse vivre, évoluer, grandir, prospérer notre société." Et de continuer : "Je suis très heureux que les jeunes se soient emparés de ce scrutin, beaucoup plus que prévu. Il n'est pas exclu que l'écologie soit la première force politique chez les jeunes."
Yannick Jadot a raison. EELV est le premier parti chez les moins de 34 ans (25% des 18/24 ans, 28% des 25/34 ans), selon une enquête Ipsos/Sopra Steria pour Radio France et France Télévisions. D'après ce sondage, la liste écologiste a récupéré 24% des électeurs de Benoît Hamon à la présidentielle de 2017, 19% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 14% des électeurs d'Emmanuel Macron.
2Une défaite historique pour Les Républicains
Terrible déculottée pour Les Républicains. Créditée de 12 à 14% dans les sondages, la liste emmenée par François-Xavier Bellamy n'a finalement obtenu que 8,48% des voix, selon les résultats publiés par le ministère de l'Intérieur. Les Républicains arrivent à la quatrième place, derrière le RN, LREM et EELV. Il s'agit du pire score pour la droite aux élections européennes. "La droite traverse une crise profonde, tout est à reconstruire", a déploré François-Xavier Bellamy.
.@FXBellamy souligne la "crise profonde que traverse notre démocratie". "Une démocratie ne peut trouver un équilibre durable quand elle n'offre que des élections par défaut" #Européennes2019 pic.twitter.com/GIRarvH0V7
— Public Sénat (@publicsenat) 26 mai 2019
"Disons la vérité, c'est un échec pour notre liste, a affirmé dans un communiqué Gérard Larcher, le président du Sénat. Notre mouvement devra repenser sa ligne politique, il devra rassembler plus largement", a-t-il mis en garde, appelant à "exprimer plus clairement la diversité" qui "compose" Les Républicains. De son côté, Laurent Wauquiez a appelé à une "reconstruction" qui sera "longue et exigeante", selon lui.
3Le PS sauve les meubles
Les sondages prévoyaient le pire au PS, deux ans après sa piètre performance lors de la dernière élection présidentielle. La liste menée par Raphaël Glucksmann, réunissant les socialistes et Place Publique, est parvenue à sauver les meubles en obtenant 6,19% des voix. Elle dépasse ainsi la barre des 5% qui lui permet d'envoyer des députés au Parlement européen.
"Nous avons un score plus élevé que ce qui nous était annoncé et promis", s'est félicité Raphaël Glucksmann sur France 2. Il est en effet au coude-à-coude avec La France insoumise pour la cinquième place du scrutin. "La gauche en France n'est pas morte", a-t-il affirmé, regrettant tout de même que "la gauche éparpillée et morcelée" ne parvienne "pas à s'imposer comme une alternative crédible".
4Une déconvenue pour La France insoumise
Le parti de Jean-Luc Mélenchon voulait "passer devant Les Républicains" et s'imposer "comme la voix qui déjouera le duo formé" par LREM et le RN. Aucun de ces deux objectifs n'a été relevé. La liste menée par Manon Aubry n'a obtenu que 6,31% des voix, derrière le RN, LREM, EELV et LR, et au coude-à-coude avec le PS pour la cinquième place. Avec ce score, LFI n'enverra que 6 eurodéputés à Bruxelles et Strasbourg.
Peu après l'annonce des résultats, Manon Aubry a pris la parole pour déplorer "les résultats décevant" de sa liste. D'une voix grave, Jean-Luc Mélenchon a lui aussi regretté un "résultat très décevant, pas à la hauteur de nos attentes et de nos efforts". "Pour la seconde fois en France, l'extrême droite gagne l'élection européenne", a-t-il déploré.
5Une participation en forte hausse
Plus de la moitié des Français se sont déplacés dans leur bureau de vote et ce n'était pas arrivé depuis vingt-cinq ans. Le taux de participation globale pour les élections européennes s'établit à 50,12% en France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Un chiffre en nette hausse par rapport aux précédents scrutins européen (42,43% en 2014, 40,63% en 2009 et 42,76% en 2004).
Comment expliquer cet intérêt soudain des Français pour les élections européennes, traditionnellement peu mobilisatrices ? Outre le contexte politique tendu de ces derniers mois, c'est la première fois depuis 1999 que le scrutin se déroule dans le cadre d'une circonscription nationale. Cette nouveauté a sans doute favorisé l'intérêt des Français pour cette élection.
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