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Paroles de fonctionnaires : avec la primaire de la droite, "on a ouvert les enchères publiques"

Les deux finalistes de la primaire de la droite ont confronté jeudi leurs divergences sur la fonction publique. Un couple de fonctionnaires a suivi le débat et s'inquiète de "la casse", quel que soit le vainqueur.

Article rédigé par Sarah Lemoine, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
François Fillon prévoit de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, tandis qu'Alain Juppé souhaite en supprimer 250 000. (ERIC FEFERBERG / POOL)

François Fillon et Alain Juppé se sont affrontés jeudi lors de l'ultime débat de la primaire de la droite, avant le vote final du dimanche 27 novembre. Les deux candidats veulent réformer la fonction publique en prévoyant des suppressions de postes. Sur franceinfo, un couple de fonctionnaires a réagi avec inquiétude aux détails des deux programmes, même si les chiffres des candidats divergent, allant du simple au double.

Un débat sur la fonction publique qui fracture

Léon, âgé d'une quarantaine d'années, est fonctionnaire territorial en région parisienne et suit attentivement le débat. Quand il entend les deux finalistes de la primaire de la droite égrener les chiffres des suppressions de poste projetées dans la fonction publique, sa réaction est vive, aussi bien à l'écoute du favori que de son challenger. "On a ouvert les enchères publiques", déclare-t-il, rappelant que pour l’un, François Fillon, le décompte porte sur 500 000 suppressions de postes, tandis qu’Alain Juppé table sur 250 000 postes en moins. "Qui supprimera le plus ?", s’interroge Léon, soucieux de la fracture que peut provoquer le débat.

Il n’y a pas une France qui travaille et une France qui ne travaille pas. Il n’y a pas des travailleurs du secteur privé et des glandeurs de fonctionnaires.

Léon, fonctionnaire territorial

sur franceinfo

Ce fonctionnaire fait part de son ressenti : "On nous traite mal". "L’enjeu, c’est de répondre à une question très simple : quelle société voulons-nous ?", ajoute-t-il.

Un thème vécu comme une agression

L'épouse de Léon, Elsa, est professeur des écoles dans un établissement situé en zone d'éducation prioritaire. Elle enseigne, avec passion, dit-elle, malgré le manque de moyens. Le discours des deux candidats l'inquiète énormément. Elsa se sent "agressée" et "attaquée". "Jusqu’où ira la casse, déjà bien entamée ?", s'interroge-t-elle.

On va droit dans le mur, si on continue à casser le service public.

Elsa, professeur des écoles

sur franceinfo

La question du relèvement du temps de travail de 35 à 39 heures dans la fonction publique est posée durant le débat. Le couple de fonctionnaires n'y est pas opposé, par souci d'équité avec le secteur privé. À condition toutefois d'être payés pour 39 heures, et non 37 heures, comme le souhaite François Fillon.

Primaire de la droite. Paroles de fonctionnaires : "On a ouvert les enchères publiques" - un reportage de Sarah Lemoine

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