Juppé accuse Sarkozy d'aborder les sujets "par le petit bout de la lorgnette" avec ses propositions de référendums
Le maire de Bordeaux, candidat à la primaire à droite, répond sur son blog à son concurrent, qui a proposé des référendums sur le regroupement familial ou l'enfermement des fichés S.
"Du bon usage du référendum". C'est avec ce titre qu'Alain Juppé répond à Nicolas Sarkozy, dans une note de blog publiée lundi 10 octobre. Le candidat à la primaire à droite évoque les référendums proposés par l'ex-chef de l'Etat sur le regroupement familial et les fichés S.
"Pour le général de Gaulle, le référendum était un acte démocratique solennel qui donnait la parole au peuple afin qu’il se prononce sur une question décisive pour l’avenir de la Nation. Notre Constitution définit avec précision les motifs pour lesquels et les conditions dans lesquelles le chef de l’Etat peut y recourir", rappelle d'abord le maire de Bordeaux. L'ex-Premier ministre estime que "les questions posées, telles qu'elles sont envisagées aujourd'hui, ne sont pas à la hauteur des enjeux".
Je dirais même qu'elles abordent le problème par le petit bout de la lorgnette
"La ligne rouge de l'Etat de droit"
Au sujet du regroupement familial, Alain Juppé rappelle qu'il est favorable à un durcissement des "conditions de son application" mais qu'"il [lui] semble qu’il serait excessif de le suspendre". Quant à l'enfermement des fichés S proposé par Nicolas Sarkozy, Alain Juppé écrit que la nécessaire intervention d'un juge administratif pour incarcérer un fiché S constitue "la ligne rouge de l'Etat de droit". Il poursuit : "Si elle n’est pas franchie, il n’est pas nécessaire ni même utile de recourir au référendum. Montesquieu écrivait que les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. Il en est de même des référendums."
Enfin, Alain Juppé répond à une attaque de Nicolas Sarkozy. "Qu’on ne vienne pas nous dire que nous redoutons le verdict du peuple", s'agace le candidat. Qui tranche : "Le vrai rendez-vous avec le peuple aura lieu en avril et mai lors de l’élection présidentielle, puis en juin lors des élections législatives."
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