: Vidéo Élections européennes : la chasse aux voix des chasseurs est ouverte
A quelques semaines des élections européennes, les chasseurs traquent un nouveau gibier : le cadeau politique. Pour les partis, la saison de la chasse aux chasseurs est ouverte...
C’est Emmanuel Macron qui a fait le plus gros cadeau, avec un permis de chasse national à moitié prix : un geste à 18 millions d’euros. Mais il n’est pas le seul...
En Auvergne-Rhône-Alpes d’abord, le Conseil Régional de Laurent Wauquiez a débloqué cette année 377 891 euros, pour 179 associations communales de chasse. La plupart touche entre 2000 et 15 000 euros. Objectif de la subvention : “amélioration des locaux”, c’est sous ce libellé qu’elle a été votée.
Couteaux de cuisine et aiguiseur électrique
Mais parmi les devis validés par la Région, certains semblent parfois loin de ce motif. Inventaire à la Prévert : 6 couteaux de cuisine (136 euros), un aiguiseur électrique à diamants (300 euros), une armoire froide de 1400 litres (2393 euros)... Le tout financé par la Région. “Un beau cadeau”, en convient le président d’une société de chasse qui en a bénéficié.
Le conseil régional, lui, n’y voit aucun cadeau : “ces dépenses concernent bien l’amélioration du traitement de la venaison [le gibier] et des déchets dans les locaux” de chasse, assure-t-il.
Un radar ornithologique dernier cri
Dans la pêche aux chasseurs, à quelques mois des élections europénnes, les Républicains et la République en Marche semblent particulièrement attentionnés. “Ces deux grandes formations politiques sont entrées dans une course contre la montre l’une contre l’autre”, analyse Jérôme Fourquet, de l’institut IFOP. “Mais c’est aussi une course pour endiguer la progression du FN dans la France de la ruralité.”
Exemple dans les Hauts-de-France, où le FN était arrivé en tête au premier tour de la présidentielle : les chasseurs viennent là aussi de recevoir un beau cadeau. Le Conseil Régional de Xavier Bertrand leur a offert pour 226 210 euros un radar ornithologique dernier crix. Il doit fournir des chiffres indiscutables sur l’état des populations d’oiseaux et ainsi déterminer combien pourront être abattus.
“On est sur une prise de conscience de l’intérêt et du poids des chasseurs dans la ruralité”, estime le président de la Fédération Nationale de la Chasse, Willy Schraen. “Et s’il y en a qui trouvent que ce sont des cadeaux, ils n’ont pas fini de pleurer parce que ce n’est que le début !”
Alors, ce nouvel engouement des politiques pour la chasse va-t-il durer ? On verra si ces faveurs sont renouvelées... une fois les élections passées.
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