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Réforme des retraites : critiqué, Laurent Wauquiez confesse "n'avoir pas assez mis la pression sur certains élus"

Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne Rhône-Alpes explique jeudi à France Inter qu'il a "hésité" à soutenir la réforme des retraites.
Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Laurent Wauquiez, président la région Auvergne Rhône-Alpes, à Chassieu (Rhône), le 23 janvier 2023. (MAXIME JEGAT / MAXPPP)

Critiqué pour sa discrétion, en plein débat sur la réforme des retraites, Laurent Wauquiez esquisse aujourd'hui un mea culpa. Le président Les Républicains (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes confesse en exclusivité à France Inter "n'avoir pas assez mis la pression sur certains élus", notamment de sa région, pour qu'ils suivent la ligne du parti et votent le texte.

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L'incertitude sur le soutien des députés LR à cette réforme a mené, entre autres, le gouvernement à recourir au 49.3 pour la faire adopter sans passer par un vote. "Sans doute, n'ai-je pas vu venir le blocage de certains élus", confie celui qui fait figure de présidentiable, à droite. 19 d'entre eux sont allés jusqu'à voter la motion de censure du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot). Trois ont également voté celle du groupe Rassemblement national (RN).

"Ça a été très difficile pour moi"

"C'est vrai que je n'ai pas convaincu nos deux députés [LR] de Haute-Loire", Isabelle Valentin et Jean-Pierre Vigier, et "ça a été très difficile pour moi", reconnaît encore l'ex-président de LR. Isabelle Valentin, dont Laurent Wauquiez est le suppléant à l'Assemblée nationale, a également voté la motion de censure de Liot, tout comme Jean-Pierre Vigier. À 9 voix près, elle faisait tomber le gouvernement.

L'ancien numéro un de LR ne s'est exprimé qu'une fois sur les retraites, lors de ses vœux fin janvier dans sa région. Ce jour-là, il avait estimé que la réforme n'était "pas celle" qu'il aurait faite, tout en invoquant un "principe de responsabilité" consistant à "ne pas s'opposer". Aujourd'hui, il explique à France Inter qu'il a "hésité" à la soutenir.

Son relatif silence sur ce texte lui vaut des commentaires acerbes, au sein de son propre camp. Celui qui estime être "le seul à pouvoir battre Marine Le Pen en 2027" s'est "planqué" et donc "discrédité", juge un cadre de LR. "Le silence n'est pas une attitude que je ferais mienne si j'étais homme ou femme politique avec des ambitions", abonde un ténor du parti. "Quand il y a des moments difficiles, difficile de ne pas s'exprimer, surtout quand on aspire à des responsabilités majeures", appuie ce dernier.

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