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Les propositions de la commission Jospin agitent la droite... et la gauche

Lionel Jospin a rendu vendredi matin son rapport sur la rénovation de la vie politique à François Hollande. L'Elysée a annoncé que les textes de ce rapport seront présentés dans une loi constitutionnelle début 2013. Mais les propositions de la commission Jospin ne font pas l'unanimité, et les opposants aux réformes ne sont pas qu'à droite.
Article rédigé par Thibaut Mougin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

Non-cumul des mandats, dose de proportionnelle... : la commission Jospin a rendu son rapport vendredi au président de la République. Parmi les 14 membres de la commission, on trouve deux ex-élus politiques : l'un de
gauche Lionel Jospin, ancien Premier ministre socialiste. Et Roselyne
Bachelot, une ex-ministre de l'UMP. Malgré ce savant dosage, le rapport ne fait pas l'unanimité, à droite ni à gauche.

La
proposition sur le non-cumul des mandats critiquée

Dans son
rapport, la commission estime qu'il faut interdire le cumul d'un mandat de
parlementaire avec celui d'un exécutif local (maire, président de conseil
général). 

 

Valérie Pécresse,
l'ex ministre du budget voit dans cette proposition une manière de déraciner
les élus locaux, et de les déconnecter des électeurs. De son côté, le chef de fil
des députés UMP à l'Assemblée Christian Jacob a mis en garde contre une  " Assemblée nationale peuplée d'apparatchiks,
déconnectés des réalités, sans la légitimité du scrutin uninominal
" .

"Nous avons besoin d'avoir des
parlementaires qui aient un ancrage sur le terrain et qui connaissent la vie
locale et qui exercent des responsabilités" (Gérard Longuet)

A l'opposé, Bertrand Delanoë le maire de
Paris souhaite lui que le non-cumul soit appliqué dès le scrutin des
municipales de 2014.

 

Le président PS de la commission des lois du Sénat estime qu'il faut mettre en œil sans tarder en oeuvre cette loi sur le non-cumul des mandats. Problème, chez les socialistes, cela ne va pas de soi. Une majorité de sénateurs socialistes est hostile à ce changement. François Rebsamen, sénateur de Côte d'Or, maire de Dijon, et très proche de François Hollande est farouchement contre il veut une exception pour les sénateurs. Gérard Collomb, sénateur du Rhône est opposé à la mise en place de règles trop strictes.

Accueil mitigé pour l'instauration
d'une dose de proportionnelle

Les 14 membres de la commission
Jospin sont favorables à l'introduction d'une dose de 10% de proportionnelle.
En clair, 58 députés sur les 577 seraient élus avec ce mode de scrutin.

La droite estime que cela
ressemble à un retour de la République des partis. L'UMP Christian Jacob est certain que cette proposition "ferait prendre un risque historique d'une France ingouvernable" qui perdrait sa " stabilité " . Les sénateurs du Parti radical de gauche appellent eux tout bonnement à faire barrage à l'ensemble du rapport. La
proportionnelle de les convainc pas : ils sont persuadés que les 58 sièges
se repartiront entre les deux grands partis majoritaires.

Le "parrainage citoyen"
applaudi par le Front national

La commission Jospin propose qu'un
candidat puisse se présenter à la présidentielle avec au moins 150.000 signatures
de citoyens. Pour l'instant, un candidat peut prétendre à l'Elysée s'il peut
collecter au minimum 500 signatures d'élus.

Le Front national salue une " avancée
certaine
" . On s'en souvient, Marine Le Pen au printemps dernier disait
avoir beaucoup de mal à rassembler des signatures d'élus, avant finalement de
pouvoir les déposer au Conseil Constitutionnel. Cela fait plusieurs années que
le FN demande une réforme des parrainages.

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