Les propos du député Serge Letchimy ont suscité de nombreuses réactions
Après l'intervention du député de Martinique apparenté PS, Serge Letchimy, et la double interruption de séance à l'Assemblée national, mardi 7 février, les réactions se sont multipliées à droite et à gauche.
Délibéré ou fortuite ? Toujours est-il que les propos du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, ont allumé la mèche. Qui ne cesse depuis de se consumer.
Après 48 heures d'échanges tonitruants via la presse et les communiqués, c'est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale que la polémique sur les "civilisations" a rebondi mardi.
A l'origine de l'événement, l'intervention du député, Serge Letchimy, qui a dénoncé à sa manière, le discours de Claude Guéant, samedi soir devant l'Uni, provoquant dans la foulée deux interruptions de séance. Les commentaires, eux non plus, n'ont pas tardé.
Les réactions
Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer : "L'incident est grave, sans précédent à ma connaissance à l'Assemblée nationale puisqu'on a vu une très grande majorité des parlementaires se lever avec les membres du gouvernement derrière le Premier ministre et quitter l'hémicycle".
"De quoi s'agit-il?". "D'un côté, un ministre qui défend les valeurs de la République, qui dit qu'il préfère à toutes les autres la civilisation de la liberté, de l'égalité et du respect des identités et des personnes. Et de l'autre, M. Letchimy qui ne craint pas de parler de 'nazisme', qui ne craint pas de parler de "camp de concentration"".
Guillaume Peltier, secrétaire national de l'UMP : "Les propos tenus cet après-midi par le député Monsieur Serge Letchimy, apparenté PS, sont absolument scandaleux. L'amalgame qui est fait entre les propos de Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, et les idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration selon les propres termes de ce député sont ignominieux.
En plus d'être une insulte à l'ensemble du Gouvernement et à la France, ces propos sont, et c'est le plus grave, une insulte à chacune des victimes de la barbarie nazie. Le Parti socialiste doit condamner vivement ces propos qui, comme le souligne François Fillon, font honte à ceux qui les professent."
Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP : la gauche montre ainsi son vrai visage : en salissant un homme, Claude Guéant, celle-ci salit la majorité parlementaire, l'ensemble des électeurs qu'elle représente et surtout la mémoire des victimes du nazisme. Par manque d'idées, de projet, de propositions, le PS en est réduit à des comparaisons abjectes."
Le syndicat étudiant UNI : "L'Uni condamne cette outrance qui, comme trop souvent, conduit la gauche à diaboliser et invectiver tous ceux qui refusent le diktat du politiquement correct. La violence et les excès des propos de Serge Letchimy sont à l'opposé du discours de Claude Guéant, samedi dernier, devant les militants de l'UNI, qui, lui était posé et sur le fond extrêmement républicain".
Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS : "Personne n'a oublié le discours de Grenoble. Nous appartenons tous à la République française, des valeurs de la Révolution, des Lumières (...). Si le ministre de l'Intérieur comme les plus hautes autorités de l'Etat donnaient l'exemple et rappelaient que c'est la ligne de conduite de tous ceux qui dirigent et exercent des responsabilités, la politique et la République s'en porteraient mieux", a conclu le chef de file des députés socialistes.
Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes : "La parole est libre à l'Assemblée, c'est le coeur battant de la République, là où les élus s'expriment". "Je connais bien Serge Letchimy : il est descendant d'esclaves, il a la légitimité de poser une question sur le sens de la civilisation" ; ce n'était pas le rôle "d'un chef de gouvernement de quitter l'hémicycle".
Bernard Cazeneuve, l'un des porte-parole de François Hollande : "Plutôt que de demander des excuses, le gouvernement serait bien inspiré de tourner définitivement la page de ce mauvais débat qu'il a lui même suscité". "A force de susciter, sur de mauvais sujets, de mauvais débats qui engendrent de mauvaises polémiques, qui finissent par créer dans le pays un très mauvais climat de division et d'incompréhension, on aboutit à ce type d'incident".
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